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Le HCI avance 50 propositions pour faciliter l’intégration des élèves issus de l’immigration à l’école

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Le président du Haut Conseil à l’intégration (HCI), Patrick Gaubert, a remis le 28 janvier au Premier ministre un rapport portant sur « les défis de l’intégration à l’école », dans lequel l’instance avance 50 propositions pour faciliter l’intégration sociale et culturelle des élèves « immigrés ou issus des immigrations récentes » (1).

Aux yeux des membres du HCI, l’école doit aujourd’hui, pour mener à bien sa mission d’intégration, relever trois défis : un défi migratoire – compte tenu de l’arrivée d’élèves migrants parfois non francophones –, un défi social – aux vues des inégalités socio-économiques et territoriales frappant les immigrés – et un défi culturel – l’adhésion aux valeurs de la République étant de plus en plus contestée.

En premier lieu, pour faciliter l’intégration des 35 000 enfants nouvellement arrivés en France non francophones, le premier défi est de réussir leur intégration dans un parcours scolaire adapté, indique le rapport. Le Haut Conseil préconise à cet égard, entre autres, d’implanter les structures d’accueil de ces élèves en dehors des zones d’éducation prioritaire, l’idée étant d’éviter la concentration d’élèves primo-arrivants dans les zones en difficulté. Il propose également de mettre en place un accompagnement spécifique centré sur l’acquisition du français et de distinguer, lors des procédures d’orientation, les élèves en difficulté scolaire des élèves en situation de handicap linguistique.

Pour lutter contre les inégalités sociales et l’échec scolaire précoce, le HCI recommande par ailleurs de mieux impliquer les parents, préconisant par exemple d’institutionnaliser à l’école primaire des moments de rencontres individuelles avec tous les parents d’élèves en début et au cours de l’année scolaire. Ou bien encore de « faire respecter les rythmes de l’école et ses règles de fonctionnement eu égard à l’organisation du temps scolaire », en leur rappelant les sanctions auxquelles ils s’exposent en cas de manquement à l’obligation d’assiduité scolaire. « Il est de plus en plus fréquent pour les familles immigrées de repartir « au bled » ou “au pays” et d’en revenir pour les congés estivaux à des dates respectivement antérieures et postérieures à celles fixées par la réglementation, afin de pouvoir bénéficier de tarifs réduits sur les transports », explique le rapport. « Quand à ce décalage s’ajoutent les contraintes et rites de fêtes religieuses », des élèves en viennent ainsi, concrètement, à être « privés d’école et donc de connaissances et d’apprentissages, sur des durées pouvant aller jusqu’à six à huit semaines ». « Quand on connaît les effets pervers des rythmes scolaires actuels (vacances estivales longues), plus marqués sur les élèves qui rencontrent des difficultés ou chez ceux dont les familles ne compensent pas la rupture temporaire par un entretien des acquis, on explique une partie des difficultés que des élèves issus de l’immigration peuvent rencontrer et on justifie une partie de leurs échecs », estime le Haut Conseil.

Toujours pour lutter contre l’échec scolaire précoce, l’instance recommande de « redonner à l’apprentissage du français toute son importance ». A cet égard, il préconise, entre autres, de mettre en place dès l’école maternelle, une aide personnalisée pour les élèves en difficultés de communication et de langage. Ou bien encore de rendre l’école obligatoire dès trois ans « pour permettre la socialisation des enfants et l’apprentissage de la langue ». Actuellement non obligatoire, « elle reste très dépendante de la situation familiale et l’assiduité est pour le moins aléatoire notamment en petite et moyenne section ».

Enfin, le HCI juge impératif de réaffirmer le principe de laïcité à l’école, ce qui implique notamment de « refuser tout compromis sur le contenu des programmes » ainsi que, on y revient, sur l’assiduité scolaire quel qu’en soit le motif, même religieux. Il recommande aussi de « faire respecter la laïcité par les collaborateurs occasionnels du service public, y compris aux parents accompagnateurs de sorties scolaires ».

A noter : le jour même de la remise du rapport, François Fillon a demandé au HCI de plancher cette année sur un nouvel avis, portant cette fois sur la situation de l’emploi des immigrés et des personnes issues de l’immigration.

Notes

(1) Relever les défis de l’intégration à l’école – Haut Conseil à l’intégration – Rapport au Premier ministre pour l’année 2010 – Disp. sur www.ladocumentationfrancaise.fr.

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