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La Commission européenne lance un plan de lutte contre le décrochage scolaire

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Prenant le contre-pied des coupes budgétaires en matière d’éducation décidées par plusieurs Etats membres (y compris la France), la Commission européenne a présenté, le 31 janvier, via une communication accompagnée d’une recommandation du Conseil européen, un plan d’action visant à soutenir la réduction du décrochage scolaire en Europe. Ces deux initiatives, qui seront discutées par les ministres de l’Education du 2 au 4 mai à Bruxelles, appellent les Etats membres à redoubler d’efforts pour offrir des formations attrayantes et de qualité, avec pour objectif de réduire à moins de 10 % le taux d’abandon scolaire en Europe d’ici à 2020, comme le prévoit la stratégie « Europe 2020 » (1). A l’heure actuelle, et malgré un objectif similaire déjà adopté en 2003, le taux d’abandon scolaire en Europe s’élève à 14,4 %. En France, il est de 12,3 %, ce qui la place en 17e position des Etats européens, même si, depuis 2000, Paris n’a réduit le décrochage scolaire que de 7,5 % (contre une moyenne européenne de 18,2 %). Derrière elle, se trouvent notamment Malte, le Portugal et l’Espagne, qui enregistrent un taux supérieur à 30 %.

En 2009, indique la Commission, six millions de jeunes âgés de 18 à 27 ans ont quitté le dispositif d’éducation ou de formation avec un diplôme du premier cycle de l’enseignement secondaire tout au plus. Or, selon des estimations du Centre européen pour la formation professionnelle, d’ici à 2020, 85 % des emplois exigeront des qualifications élevées ou moyennes, tandis que la part des emplois disponibles pour les personnes peu qualifiées passera de 20 % à moins de 15 %.

Forte de ce constat, la Commission européenne recommande aux Etats membres d’adopter, d’ici à 2012, des stratégies de réduction de l’abandon scolaire globales et fondées sur des éléments concrets. Selon elle, la lutte contre le décrochage scolaire ne doit pas se limiter aux politiques d’éducation. Elle doit ainsi inclure des politiques relatives à l’éducation, à la jeunesse et à la protection sociale, et adaptées au contexte local, régional et national. Elle doit en outre comprendre des aspects de prévention, d’intervention et de compensation du décrochage. La Commission recense une série de bonnes pratiques dans ces trois champs d’action, au rang desquels figurent d’ailleurs les programmes français « ambition réussite », « programme personnalisé de réussite éducative » et « mission générale d’insertion ».

L’exécutif européen promeut ainsi les mesures de prévention visant à réduire le risque d’abandon scolaire avant que les difficultés n’émergent. Il soutient notamment une éducation et un accueil de la petite enfance de haute qualité, une offre pédagogique variée (y compris via le renforcement des filières professionnelles) ainsi que des politiques de déségrégation et de soutien aux enfants de langue maternelle différente. Le taux moyen d’abandon scolaire des jeunes issus de l’immigration est en effet deux fois plus élevé que celui des autres (26,4 %, contre 13,1 % en 2009).

La Commission soutient également les politiques d’intervention qui visent à éviter l’abandon scolaire en améliorant la qualité de l’éducation, en réagissant face aux signes avant-coureurs et en fournissant un soutien ciblé aux élèves menacés de décrochage. Ces mesures peuvent prendre la forme de systèmes d’alerte rapide pour les élèves à risque, de mise en réseau avec des intervenants extérieurs à l’école ou de mesures plus individuelles, tels que le parrainage ou les méthodes d’apprentissage personnalisées.

Enfin, l’exécutif européen propose diverses mesures de compensation, qu’il juge néanmoins moins efficaces que la prévention. Ces mesures, qui visent à aider les personnes ayant quitté prématurément l’école en leur proposant des passerelles leur permettant de réintégrer les systèmes d’éducation et de formation, passent par exemple par des programmes de la deuxième chance, des classes de transition ou un soutien individuel ciblé.

[Communiqués de la Commission européenne IP/11/109 et MEMO/11/52 du 31 janvier 2011, disp. sur http://.europa.eu/]
Notes

(1) Voir ASH n° 2650 du 12-03-10, p. 17.

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