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Le « Collectif des associations unies » veut être reçu par le chef de l’Etat

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Se prêtant symboliquement au même exercice que les membres du gouvernement, le « Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement » a, le 24 janvier, présenté ses « vœux » à la presse. Non loin de l’Elysée, avenue de Matignon, devant l’immeuble vacant d’Axa occupé depuis le 27 décembre par le collectif Jeudi noir (1), il a publiquement interpellé Nicolas Sarkozy sur la gravité de la crise du logement. Une urgence sociale qui relève d’un « gâchis économique, social et sanitaire », s’est de nouveau indigné Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé-Pierre.

Nouveau coup de semonce médiatique, moins de trois mois après l’installation de tentes sur le ponts des Arts, à Paris, qui avait débouché sur un rendez-vous avec le Premier ministre, juste avant le remaniement ministériel. Les associations avaient alors exprimé leur exaspération, le gouvernement ayant surtout cherché à conforter sa politique actuelle (2). « Nous avons constaté le fossé entre la violence sociale que produit le mal-logement et la prise en compte de nos demandes, s’agace Christophe Robert. Il ne suffit pas de décréter le droit au logement opposable ou la refondation, il faut que toute la Nation soit derrière. » Malgré la mise en œuvre du « chantier national prioritaire 2008-2012 pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées », le hiatus entre les attentes du terrain et les progrès réalisés reste immense. Comme en témoigne, cette année encore, la difficulté à satisfaire toutes les demandes d’hébergement. « Depuis trois ans, les 31 associations du collectif n’ont pas cessé de se mobiliser, des centaines de réunions ont eu lieu entre les associations et les services de l’Etat pour mettre en œuvre la refondation du système d’hébergement et d’accès au logement. Pourtant les choses avancent lentement, stagnent, voire régressent », à l’image du projet de loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi) qui criminalise les campements et les squats, insiste Matthieu Angotti, directeur général de la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale). Les associations réitèrent donc leur souhait de dialoguer avec le président de la République, qui, malgré leurs demandes, ne les a encore jamais reçues, pointe Matthieu Angotti : « Nous voulons partager un diagnostic et être constructifs en faisant des propositions. La misère n’est pas inéluctable, les choix politiques peuvent aller dans le sens du progrès social. » La mise en œuvre d’un moratoire sur les expulsions locatives, qui ont doublé en dix ans, l’application du principe de continuité et d’inconditionnalité de l’accueil ou encore la construction d’un pourcentage de logements sociaux dans toute nouvelle programmation font partie des revendications qui pourraient, selon le collectif, permettre de passer à la vitesse supérieure. Comme le DAL, il conteste le satisfecit du gouvernement sur la construction de logements sociaux (voir ce numéro, page 13). « On ne peut pas se satisfaire du chiffre record de 130 000 logements sociaux annoncés pour 2010 par Benoist Apparu, souligne Christophe Robert. D’abord parce qu’il s’agit de logements financés, qui sortiront de terre dans un, deux ou trois ans, et ensuite parce qu’une quarantaine de milliers d’entre eux sont des logements intermédiaires, inaccessibles au 1,2 million de demandeurs de logements sociaux. S’il y a eu cette augmentation, c’est grâce à un plan de cohésion sociale de cinq ans, que le gouvernement a refusé de reconduire. »

Le prochain rapport de la Fondation Abbé-Pierre, qui sera rendu public le 1er février, enfoncera le clou sur les ef­fets de la crise du logement. Conforté cette année par les derniers chiffres de l’INSEE, qui portent officiellement le nombre de mal-logés à au moins 3,2 millions de personnes (3).

Notes

(1) La société d’assurances a déposé un référé demandant l’expulsion du collectif. Alors qu’une audience était prévue le 25 janvier, le tribunal de grande instance du VIIIe arrondissement de Paris a reporté au 4 février le procès en référé.

(2) Voir ASH n° 2683 du 19-11-10, p. 21.

(3) Voir ASH n° 2690 du 7-01-11, p. 26.

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