Le Comité national de suivi du développement des soins palliatifs a fait le point le 15 janvier, dans un communiqué, sur l’état d’avancement au 31 décembre 2010 du plan « soins palliatifs » 2008-2012, qui prévoit notamment de doubler l’offre en la matière et de développer la culture des soins palliatifs (1).
Ce programme voit désormais l’ensemble des actions qui le composent se concrétiser, a indiqué le comité. Ainsi, malgré de forts contrastes d’ordre géographique, l’impulsion est bel et bien donnée.
L’ensemble des régions françaises dispose dorénavant d’au moins une unité de soins palliatifs (USP), réservée aux situations les plus complexes. Tous les centres hospitaliers universitaires qui n’en étaient pas dotés (Caen, Reims, Strasbourg, Poitiers, etc.) en sont aujourd’hui pourvus, à l’exception toutefois de celui de Rennes. Au total, le comité répertorie 106 USP sur le territoire (contre 88 en 2007), ce qui porte à 1 286 le nombre de lits d’USP en France. En outre, le nombre total de lits identifiés en soins palliatifs (LISP) dans les services de court et moyen séjour a augmenté pour atteindre le chiffre de 4 806 en 2010 (contre 3 075 en 2007). Au total, signale l’instance, ce sont plus de 22 millions d’euros qui ont été affectés, pour l’année 2010, au développement des USP et des LISP.
Enfin, on comptait l’an dernier 346 équipes mobiles de soins palliatifs (contre 320 en 2007). A travers le rôle de conseil et de soutien aux équipes soignantes qui leur est dévolu, elles constituent « les principaux vecteurs de diffusion de la culture palliative dans les services de soins », a souligné le comité, notant qu’elles bénéficient depuis 2008 d’un effort financier important. Celui-ci s’est ainsi élevé, en 2010, à près de 6,5 millions d’euros.
Autre enjeu du plan national : le développement des soins palliatifs pédiatriques. Le comité relève que des équipes régionales qui y sont spécifiquement dédiées se sont constituées. Elles apporteront « le nécessaire soutien technique et psychologique aux professionnels de santé concernés par ces prises en charge particulièrement difficiles ». Quatre millions d’euros, répartis entre les régions selon la population requérante, y seront consacrés chaque année. Dans les 12 mois, une évaluation des besoins se fera en lien avec l’Observatoire national de la fin de vie. Des indicateurs de suivi de l’activité de ces équipes seront élaborés et une fédération nationale des équipes ressources en soins palliatifs pédiatriques sera créée.
Pour le président du Comité national de suivi, le professeur Régis Aubry, le développement des soins palliatifs « doit désormais se concentrer sur une double visée : le parachèvement du maillage territorial de l’offre hospitalière » et « la diffusion de la démarche palliative dans les établissements médico-sociaux et à domicile ». Pour atteindre ce second objectif, deux leviers sont mobilisés. Il s’agira en premier lieu d’intensifier la formation des professionnels de santé intervenant dans les établissements médico-sociaux. L’autre levier est le recours effectif aux pôles de compétences que représentent – pour les établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes – les équipes mobiles et les réseaux de soins palliatifs.
Notons que le comité communique sur son bilan à mi-parcours alors que la question de la fin de vie va revenir dans l’actualité parlementaire dans les prochains jours. En effet, le 25 janvier, le Sénat examinera une proposition de loi relative à l’assistance médicalisée pour mourir.
Signalons par ailleurs que le professeur Régis Aubry remettra en mars 2011 un rapport intitulé Etat des lieux et perspectives pour le développement des soins palliatifs en France.