La direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) (1) vient de publier un bilan pour l’année 2008, dans les zones urbaines sensibles (ZUS), des contrats aidés issus de la loi du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale : le contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE) et le contrat d’avenir (CAV) dans le secteur non marchand, le contrat initiative emploi (CIE) dans le secteur marchand (2). Malgré une réduction annoncée de leur nombre pour 2011, les ZUS restent des territoires prioritaires pour l’administration de ces contrats aidés (voir ce numéro, page 12).
En 2008, sur 311 000 personnes embauchées sous l’un de ces trois contrats, 41 000 (soit un peu plus de 13 %) résidaient en ZUS. Les résidents des ZUS sont principalement embauchés par des employeurs du secteur non marchand. En 2008, ils étaient 21 000 à être embauchés en CAE et 16 000 en CAV, contre seulement 4 000 en CIE.
Comme pour le reste du territoire, les jeunes peu ou pas qualifiés et les personnes âgées de 50 ans ou plus sont les principaux bénéficiaires des CIE, bien que la part des seniors résidants en ZUS entrant dans ce dispositif ait baissé en 2008. Les entrants en CIE dans ces zones urbaines exercent principalement des métiers du bâtiment et des travaux publics (14 %), des métiers d’aide à la personne et à la collectivité (14 %) et des métiers du transport et de la logistique (12 %). Au contraire, les salariés en CIE résidant hors ZUS sont davantage embauchés dans les services administratifs et commerciaux.
Dans le secteur non marchand, les résidents des ZUS sont proportionnellement plus nombreux à être embauchés par des associations : 60 % en CAE et 74 % en CAV, contre respectivement 46 % et 62 % pour le reste du territoire. Dans ces zones urbaines, les embauches par des ateliers-chantiers d’insertion ont progressé de 37 % en 2008, et représentaient alors 64 % des recrutements en CAV (contre 50 % hors ZUS) et 23 % en CAE (contre 14 % hors ZUS).
Dans la plupart des régions, les chances d’accès au CIE se révèlent plus faibles pour les résidents en ZUS bien que la région Ile-de-France se démarque sur ce point en mobilisant plus fortement les CIE que les autres contrats aidés pour ces publics. A l’inverse, l’écart entre les résidents en ZUS et hors ZUS tend à s’estomper quant à l’accès en CAV. Dans tous les cas, l’étude constate que quel que soit le lieu de résidence, l’accès à un contrat aidé croît fortement avec l’ancienneté d’inscription à l’Agence nationale pour l’emploi (devenue aujourd’hui Pôle emploi).
(1) « Les contrats aidés dans les zones urbaines sensibles en 2008 » – DARES Analyses n° 092 – Décembre 2010 – Disponible sur
(2) Rappelons que depuis le 1er janvier 2010, ces contrats sont remplacés, en métropole, par le contrat unique d’insertion (CUI) qui regroupe ces quatre aides tout en préservant la distinction entre secteur marchand (CUI-CIE) et secteur non marchand (CUI-CAE). Le CUI est applicable également depuis le 1er janvier 2011 dans les DOM, sous une forme adaptée dans le secteur marchand.