DES CERVEAUX DANS LE CHIFFON. Quand le social devient un business. Derrière ce titre un brin provocateur, l’émission « Sur les docks » a choisi de mettre en avant les personnes à l’origine d’Emmaüs Défi. Depuis 2007, les « chiffonniers » d’Emmaüs récupèrent le linge, les meubles et toutes sortes d’objets afin de les recycler et de les revendre à bas prix dans deux bric-à-brac parisiens. En trois ans, l’association est passée de 10 à 90 employés. Tous issus de la rue, ils signent des contrats de travail de courte durée afin d’accéder progressivement à l’emploi. Derrière ce projet à succès – que le journaliste compare à celui d’une start-up – se trouve Charles-Edouard Vincent, polytechnicien de 38 ans, qui a abandonné une carrière toute tracée pour la réinsertion des sans-abri. Grâce à son carnet d’adresses, il a pu mener des opérations « socio-commerciales » à faire pâlir bon nombre d’entreprises privées. Et s’est entouré d’autres anciens du secteur commercial qui ont « retourné leur veste »: une assistante de gestion chez Essilor, une consultante du cabinet Deloitte et Touche…
« Quand t’es destiné à gagner 20 000 € par mois, tu viens pas bosser chez Emmaüs ! Ils ont dû péter un câble pour faire ça », remarque un autre salarié, éducateur spécialisé. Mais « pour monter une boîte, il faut un “cerveau” », admet-il. Ces « cerveaux » ont mis leurs savoir-faire acquis dans le monde de l’entreprise au service du secteur social. Il en résulte de nombreuses réussites, dont la téléphonie solidaire (1) ou le concept branché de l’« Appartement » dans le XIXe arrondissement.
Le reportage se concentre sur une semaine d’effervescence au sein des bric-à-brac d’Emmaüs Défi, lors de la préparation de la grande braderie de Noël.
Quand le social devient un business – Alain Lewkowicz, réalisé par Rafik Zenine – Sur France Culture, le mercredi 26 janvier à 17 h – Puis en podcast sur