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Frontières invisibles

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Atisso Médessou décode la guerre des bandes qui sévit entre les quartiers limitrophes d’Evry et de Courcouronnes, dans l’Essonne. Un reportage diffusé sur France 5.

Dans certaines villes de banlieue, la guerre se joue au pied des immeubles, parce que la rivalité entre quartiers est omniprésente et que les « bandes » s’affrontent violemment, parfois avec des armes. Le journaliste Atisso Médessou a grandi entre Evry et Courcouronnes, dans l’Essonne. A 36 ans, il est retourné dans les cités des Pyramides et du Canal pour mieux comprendre comment la jeunesse a évolué. Lui a connu la génération qui, inspirée par les ghettos noirs vus dans les films américains, a formé les premiers gangs. Ceux-ci s’étaient d’abord constitués autour du hip-hop et du graffiti, mais peu à peu ils se sont réunis « pour lutter contre l’ennemi », raconte un jeune de 18 ans qui, avec sa bande OSK, squatte l’une des places de la ville, suscitant la peur du voisinage. Au cours de son enquête, qui a duré un an, Atisso Médessou révèle un monde au sein duquel se dressent des frontières invisibles entre quartiers parfois espacés de quelques mètres. « Ce sont des gens qui se ressemblent et qui, s’ils habitaient au même endroit, traîneraient ensemble. Ils s’affrontent mais ne sont ni politisés ni revendicatifs », explique le sociologue Marwan Mohammed. Pourtant, aujourd’hui, d’un côté comme de l’autre, on compte des morts.

Le réalisateur décode les motivations des « embrouilles »: elles apportent un statut social – relayé par les nombreux blogs où les bandes présentent des images violentes… Mais s’ils vivent ainsi, disent ces jeunes, c’est parce qu’il n’arrivent pas à s’imaginer un avenir en dehors de la prison ou de la mort. Atisso Médessou casse aussi le mythe des parents démissionnaires, en interviewant M.Hassani, professeur d’économie à Paris, qui accompagne ses fils jumeaux à tous leurs entraînements de football, mais qui n’est pas parvenu à les empêcher de traîner en bas des immeubles et de finir un bracelet électronique autour de la cheville.

L’originalité du documentaire repose sur le point de vue choisi par le journaliste : placé au centre du reportage, on le voit nouer des liens avec les jeunes, leurs parents, mais aussi les élus, la police, sans parti pris.

Les bandes, le quartier et moi – Atisso Médessou – 52 min – Sur France 5, le mardi 25 janvier à 20 h 35

Culture

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