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L’Education nationale dresse un bilan « encourageant » des réseaux « ambition réussite »

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Le ministère de l’Education nationale vient de publier le bilan national 2010 des réseaux « ambition réussite » (RAR), constitués en 2006 autour des collèges et écoles qui concentrent le plus de difficultés scolaires et sociales (1). Un bilan qu’il qualifie de globalement « encourageant » (2), s’appuyant pour ce faire sur l’exploitation de données nationales et sur une enquête auprès des 30 académies.

Rappelons en préambule que, depuis quatre ans, l’éducation prioritaire connaît une nouvelle organisation, les zones d’éducation prioritaire et les réseaux d’éducation prioritaire ayant été remplacés par les réseaux de réussite scolaire (RRS) et les RAR. Ces derniers, qui concentrent le plus de difficultés scolaires et sociales, sont constitués d’un collège « ambition réussite » et des écoles de son secteur. Ils bénéficient notamment d’un renforcement de leurs équipes éducatives. A la rentrée scolaire 2009, les RAR concernaient 254 collèges « têtes de réseau » et 1 721 écoles publiques, représentant, 4,8 % des collèges et 5 % des écoles.

Des écarts qui se réduisent

La politique « ambition réussite » vise à lutter contre les inégalités scolaires liées à l’origine sociale. Il était donc essentiel, pour le ministère, d’analyser en particulier la réalisation de l’objectif de réussite scolaire assigné aux réseaux « ambition réussite ». A ses yeux, le bilan est, en la matière, encourageant puisque, au terme de quatre années de fonctionnement, les écarts se réduisent plus ou moins fortement pour plusieurs indicateurs de réussite.

La fluidité des parcours scolaire s’est ainsi améliorée dans les réseaux « ambition réussite » grâce notamment à une diminution des redoublements plus forte qu’ailleurs… sans toutefois que l’objectif annoncé en 2006 de suppression du redoublement dans les RAR ait été atteint. Les proportions d’élèves en retard, que ce soit d’au moins un an ou de deux ans ou plus, ont par ailleurs diminué dans les classes de sixième et de troisième des RAR. Ainsi, globalement, les écarts avec les collèges hors éducation prioritaire se sont réduits. Ils restent toutefois importants. A tel point que la forte proportion d’élèves en retard au collège reste une caractéristique des réseaux « ambition réussite ».

Les résultats sont aussi plutôt positifs sur le terrain des acquis scolaires. La maîtrise des compétences de base en mathématiques a ainsi progressé en CM2 dans les écoles « ambition réussite ». En français, les écarts avec les écoles hors éducation prioritaire se sont en revanche maintenus. Autre bémol : en troisième, la maîtrise des compétences de base en mathématiques et en français a baissé dans les collèges « ambition réussite », entraînant un accroissement des écarts, lesquels demeurent « très importants » avec les collèges situés hors de l’éducation prioritaire.

Autre indicateur de réussite passé au crible : les résultats scolaires. Le ministère relève que les taux de réussite au diplôme national du brevet progressent en réseaux « ambition réussite », permettant une réduction des écarts avec les résultats hors éducation prioritaire. Ces écarts atteignent désormais « un niveau moyen », note le rapport. Les écarts des taux de mention bien et très bien ainsi que les proportions d’élèves obtenant plus de 10 sur 20 aux épreuves du brevet se sont également réduits, même s’ils demeurent amples.

Des résultats encourageants sont encore à relever s’agissant du devenir des élèves. Le taux d’accès de troisième en seconde est ainsi le même pour les élèves de troisième en RAR que pour ceux scolarisés en dehors de l’éducation prioritaire. En outre, le taux d’accès en seconde générale et technologique (GT) progresse pour les élèves de troisième en RAR et les écarts se réduisent légèrement… tout en restant néanmoins importants. Par contre, plus inquiétant, les écarts pour les taux d’orientation de seconde GT en première générale augmentent, et ce dans toutes les filières.

Au final, loin d’invalider les actions entreprises, « ce constat doit amener l’ensemble des équipes, de la maternelle à la troisième, à œuvrer pour permettre à tous les élèves d’acquérir les compétences de base avec deux perspectives, indique le ministère : la validation du socle commun de connaissances et de compétences et la poursuite d’études ».

Concernant les moyens consacrés aux réseaux « ambition réussite », le rapport remarque que leur pérennisation a permis de garder des taux d’encadrement favorables (3) et de disposer de personnels et d’heures supplémentaires pour adapter les dispositifs pédagogiques.

Une ghettoïsation massive des collèges RAR évitée

Enfin, autre constat : en moyenne, les caractéristiques sociales du public accueilli dans les RAR n’ont pas évolué depuis quatre ans, ni dans le sens d’une amélioration, ni dans celui d’une détérioration. Il y a, par exemple, toujours en sixième en RAR deux fois plus d’élèves appartenant aux professions et catégories socio-professionnelles (PCS) défavorisées que dans les collèges situés en dehors de l’éducation prioritaire et quatre fois moins d’élèves issus de PCS favorisées. Les mesures d’assouplissement de la carte scolaire n’ont pas conduit à une ghettoïsation massive et généralisée des collèges RAR, souligne encore le rapport. Elles ont eu des effets variables sur les effectifs et leur composition. Certains ont gagné des élèves grâce aux dérogations, la plupart en ont perdu en petit nombre et une quarantaine en ont perdu beaucoup. Pour le ministère, « des évolutions de la liste des établissements RAR pourraient être nécessaires pour s’ajuster aux dernières évolutions, en lien avec la politique de la ville ».

Notes

(1) Bilan national des réseaux « ambition réussite » – Ministère de l’Education nationale – Juin 2010 – Rapport disp. sur www.educationprioritaire.education.fr.

(2) L’Observatoire des zones prioritaires s’est félicité de la sortie de ce document. Dans un communiqué, l’association a estimé que, « loin de préconiser un dépôt de bilan des zones d’éducation prioritaire, le constat dressé par le ministère conforte l’existence des RAR et de leurs projets ».

(3) Selon le ministère, ils ont permis de maintenir deux élèves en moins par classe dans les écoles et quatre élèves en moins par division au collège.

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