« Les baisses sensibles enregistrées pour la plupart des consommations [de drogues] et les changements d’opinion [1] sont une incitation à poursuivre les efforts menés à travers le plan gouvernemental 2008-2011 », indique la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) dans sa dernière lettre d’information (2).
Le plan de lutte contre les drogues et les toxicomanies, lancé en juillet 2008 (3), a permis de renforcer et de diversifier le dispositif de soins, se félicite Etienne Apaire, président de la MILDT. En deux ans, 38 consultations jeunes consommateurs ont été financées et 92 dispositifs expérimentaux au sein de structures médico-sociales ont été dotés de moyens au bénéfice de populations vulnérables (femmes avec ou sans enfants, mineurs sous main de justice, sortants de prison…). En outre, deux nouvelles communautés thérapeutiques ont été créées en 2010. « Elles seront dix au total fin 2011 », annonce-t-il. L’année 2010 a également permis la diffusion d’une approche thérapeutique innovante basée sur la prise en compte des familles et de l’environnement des jeunes. La MILDT relève également la clarification des messages de prévention et d’information avec trois campagnes de communication à destination du grand public sur la dangerosité des drogues, le rappel du cadre légal et le rôle des adultes en matière de prévention. Le plan a enfin permis de faire un « focus sur les drogues dans le monde du travail » avec l’organisation d’assises nationales visant à faire évoluer les pratiques en matière de prévention et de repérage.
Etienne Apaire se réjouit par ailleurs de la mise en œuvre des stages de sensibilisation aux dangers des drogues. Créés par la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance, ces stages sont imposés par un magistrat aux consommateurs de stupéfiants qui ont fait l’objet d’une interpellation (4). Ils sont « actuellement mis en œuvre dans plus de 70 % des juridictions avec plus de 7 000 stages prononcés ».
« Pourtant, si beaucoup a été fait, beaucoup reste encore à faire, notamment pour connaître l’impact des actions entreprises. » L’année 2011 sera donc l’année des évaluations afin « d’éclairer la réflexion sur les mesures à développer dans le prochain plan qui débutera en 2012 ». L’élaboration de ce nouveau plan fera l’objet d’une large concertation avec tous les acteurs concernés, assure le président de la MILDT.
Signalons encore que, lors de la réunion des directeurs généraux des agences régionales de santé (ARS) le 17 décembre, Etienne Apaire a évoqué leur rôle dans la réalisation des objectifs du plan. A cette occasion, il a été « acté » que dans chaque ARS un référent « addictions » sera l’interlocuteur privilégié du chef de projet régional MILDT (5). Afin de renforcer l’efficacité et la cohérence des actions, le référent « addictions » de l’ARS participera à la commission de pilotage régionale en préfecture et le chef de projet MILDT aux instances régionales de pilotage du projet régional de santé.
(1) Selon l’enquête EROPP publiée en 2010, les drogues sont perçues comme plus dangereuses, y compris le cannabis. De plus, l’idée de dépénalisation est radicalement rejetée par 70 % des répondants.
(2) La lettre de la MILDT n° 43 – Janvier 2011 – Disp. sur
(5) La mise en œuvre de cette collaboration dépendra du bon vouloir des ARS dans la mesure où, précision apportée par la MILDT aux ASH, « cela relève d’une question d’organisation interne des ARS ».