« Je suis la dame qui voit, qui écoute et qui aide. » Mademoiselle Viak est assistante de service social. C’est la comédienne Anne Lévy qui entre dans sa peau pour tenir le rôle principal de Chroniques d’un KO debout. Pendant une heure et demie, seule sur scène, la mademoiselle Viak qu’elle interprète se bat pour que le monde devienne meilleur. Son empathie est sans bornes. Alors elle s’use. Elle a trop de difficultés à mettre de la distance et s’égare dans les méandres implacables de la paperasse et de l’administration. Et puis l’indifférence et l’inertie de ses contemporains la rendent folle. Surtout celles de ses collègues, qui ne pensent qu’aux promotions. Un jour, après avoir longtemps encaissé les coups portés par ce système qui la dépasse, derrière son bureau blanc sur lequel les dossier s’amoncellent, elle perd le contrôle. La pièce écrite par Lise Martin est un monologue féroce inspiré d’ateliers d’écriture menés pendant cinq ans par l’auteure auprès de personnes en difficulté à Douai (Nord). Plutôt que de raconter l’histoire de « bénéficiaires », elle a voulu donner la parole à une femme qui s’efforce de trouver des solutions à leurs problèmes. Montrée l’an dernier à Marseille à des travailleurs sociaux, cette pièce a suscité le débat. Nombre d’entre eux se sont reconnus dans les moments de désespoir que traverse mademoiselle Viak, même si ses réactions sont excessives et les situations présentées exagérées. Lise Martin a pour ambition d’écrire des pièces « libres et engagées », et tente ici « de raconter le monde comme il va, sans oublier d’en rire ».
Chroniques d’un KO debout – Lise Martin – Interprétée par Anne Lévy – 1 h 30 – Les 28 et 29 janvier au théâtre de la Semeuse, à Nice ; le 11 février au théâtre Denis, à Hyères –