C’est une sombre histoire. Joaquim tient une boutique de téléphones portables, prend des photos coquines et envisage de tuer sa femme pour toucher l’assurance vie, sur les conseils de sa maîtresse, Cendrine. Cette dernière partage avec son fils Eric « trente mètres carrés sociaux » dans la ZUP de Béthune, dans le nord de la France, et rêve d’un avenir plus rose. Mais Eric veut ouvrir les yeux de sa mère : Joaquim la trompe, elle aussi. C’est ainsi qu’entre en scène la belle au bois d’ébène, une jeune Angolaise qui vit dans un mobile-home.
Les propos sont âpres, les situations osées, et le rythme haletant. Tentative d’assassinat, enlèvement, braquage… les ingrédients du polar sont réunis dans ce roman né de l’imagination des résidents du Phare de Béthune, centre d’accueil d’urgence pour les sans-abri. L’association Colères du présent – qui « promeut l’écriture et la littérature d’expression populaire et de critique sociale auprès d’un large public » – y organise un atelier de création, dirigé par l’écrivain et dramaturge Ricardo Montserrat. L’occasion pour les pensionnaires de raconter leurs histoires, mais également de laisser libre cours à leur créativité et de se découvrir sous un autre jour, dans un autre rôle.
D’abord publiée en 22 épisodes par le quotidien L’avenir de l’Artois, la folle épopée paraît aujourd’hui en version intégrale, illustrée par 20 dessins humoristiques de Babouse. Une réussite. Les ateliers d’écriture sont reconduits dans le cadre de l’initiative culturelle régionale « Béthune 2011 ». Un autre roman est prévu au Phare.
La belle au bois d’ébène – Ouvrage collectif – Ed. Ravet-Anceau (