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Objectif de réduction de la pauvreté : les associations restent inquiètes

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L’optimisme peut-il être de mise sur l’évolution de la pauvreté en France ? En présentant, le 21 décembre, le deuxième rapport de suivi de l’objectif de baisse d’un tiers de la pauvreté en cinq ans, fixé en 2007 par le gouvernement, la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale s’est félicitée d’une « évolution favorable » (1). Un satisfecit que ne partagent pas les associations de lutte contre la pauvreté : les tendances du tableau de bord sont au contraire « très inquiétantes », estime ATD quart monde, qui pointe la parution tardive et discrète, quelques jours avant Noël, de ces résultats, alors qu’ils auraient dû, comme auparavant, être publiés à l’occasion de la Journée du refus de la misère, le 17 octobre.

Comme ses prédécesseurs, Roselyne Bachelot a principalement fait référence au « taux de pauvreté monétaire ancré dans le temps » (876 euros pour une personne seule, ajusté de l’inflation), effectivement à la baisse, mais vivement contesté. « En considérant le taux relatif, donc pas artificiellement ancré dans le temps, on constate une stabilité plutôt qu’un recul du taux de pauvreté », souligne ATD. Ainsi, 13 % de la population, contre 13,4 % en 2007, vivaient en 2008 en dessous du seuil fixé à 60 % du revenu médian (949 euros). Le constat est plus sombre pour ceux qui ont les plus faibles ressources : 3,2 % de la population vivaient en dessous du seuil fixé à 40 % (633 euros), soit une augmentation de 0,1 point.

La Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) insiste également sur plusieurs motifs de préoccupation, alors même que les derniers chiffres disponibles, datés de 2008, ne tiennent pas compte des effets de la crise économique. « 20 % des jeunes vivent en dessous de seuil de pauvreté », relève-t-elle. « Leur nombre a augmenté de 2,5 % entre 2002 et 2008, alors que l’objectif du gouvernement est une baisse de 15 % en cinq ans. » L’intensité de la pauvreté (2) continue de croître (+ 2 %), comme le nombre de travailleurs pauvres (+ 5 % entre 2006 et 2007) et le taux de renoncement aux soins.

Les associations craignent une aggravation de ces orientations pour 2009 et 2010. « Certaines données déjà disponibles du ministère le montrent déjà, illustre la FNARS : le nombre d’allocataires du RSA socle a progressé de 10 % entre juin 2009 et juin 2010 » et celui des ménages surendettés « de 18 % entre 2007 et 2009. En juin, on en comptait 780 000. »

ATD attire pour sa part l’attention sur la hausse de la proportion d’élèves de CM2 ne maîtrisant pas les savoirs de base (18 % en 2009 contre 11,5 % en 2007). « Les progrès de l’éducation sont directement liés à la lutte contre la pauvreté à long terme », souligne l’association, qui invite à « proposer des voies nouvelles pour remédier à l’échec scolaire ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2688 du 24-12-10, p. 5.

(2) Cet indicateur permet d’évaluer l’écart entre le niveau de vie médian des ménages pauvres et le seuil de pauvreté.

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