Silence sur les ondes

Au début des années 1970, les parents de Christophe Berton, inquiets du comportement de leur fils de 4 ans, se rendent à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. A l’issue de la consultation, un éminent professeur pose son diagnostic : « Celui-là est raté, vous pouvez en faire un autre ! » L’enfant est autiste. Il passera ses premières années sous neuroleptiques. Quand il atteint l’âge de 12 ans, lesBerton trouvent la « solution Deligny » et envoient leur fils au centre Les Graniers, à Monoblet… La radio en ligne L’Intempestive consacre près de trois heures à la « tentative de Monoblet ». Ce lieu de vie en plein milieu des Cévennes a été créé par Fernand Deligny afin d’accueillir les jeunes autistes n’ayant jamais parlé. Les méthodes d’alors seraient interdites aujourd’hui : une tente plantée dans un champ, sans eau ni électricité, un nombre important d’enfants accueillis, une vie quotidienne dans une économie de troc et d’autosuffisance (sans aucun subside des pouvoirs publics)… Sans doute protégé par le renom de Deligny, référence de l’éducation spécialisée, ce lieu de vie unique, sans but éducatif, fonctionnera ainsi de nombreuses années. Il a laissé une trace indélébile dans la vie de toutes les personnes qui l’ont connu. Dans chaque partie de ce documentaire, on retrouve de longs témoignages, notamment ceux de Gisèle Durand et Jacques Lin, chevilles ouvrières de Monoblet ; de Chantal et Claude Berton, parents de Christophe ; d’Henriette et de Jean Toche, parents de Gilles et membres de l’association Sésame Autisme. Egalement au programme, des extraits des films Ce gamin-là et Fernand Deligny, à propos d’un film à faire… avec, en fond sonore, le doux bruit des cours d’eau cévenols. Après maintes batailles, le centre Les Graniers, devenu Aires lien, a été agréé « structure d’accueil non traditionnelle et expérimentale » et accueille aujourd’hui des adultes autistes…