Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) public, associatif ou privé commercial : à l’avenir, les personnes âgées pourront-elles librement choisir ? Pas sûr, si l’on en croit une note interne de la Fédération hospitalière de France (FHF) qui pointe que, depuis 2002, le secteur public a perdu 5 % des parts de marché au profit des structures commerciales. Plus précisément, entre 2003 et 2007, sur les 25 074 places créées, 61 % l’ont été dans le secteur privé lucratif, 35 % dans l’associatif et 4 % dans le public (hors transformation des lits des unités de soins de longue durée [USLD] en lits d’EHPAD). Actuellement, dans le département des Alpes-Maritimes, 17 des 18 maisons de retraite en construction appartiennent au secteur privé lucratif.
Avec un niveau de retraite moyen de 1 200 € par mois, les personnes âgées devraient donc avoir de plus en plus de mal à accéder à ce type d’établissements : le reste à charge des personnes accueillies en EHPAD s’élève en moyenne à 1 430 € par mois dans le secteur public contre 2 097 € dans le secteur lucratif. Cette croissance du secteur privé fait l’objet d’une réflexion au sein de la FHF, qui relève que seuls les établissements publics sont habilités à l’aide sociale pour la totalité de leurs places.
A cela s’ajoute le problème de l’accès sur l’ensemble du territoire à une place en maison de retraite. En effet, le taux d’équipement en établissements médico-sociaux est très variable d’un département à l’autre (1) et seules les structures publiques sont installées en milieu rural, le secteur commercial préférant les zones à forte densité de population. Le risque est donc d’accentuer l’inadéquation entre l’offre et les besoins, étant donné que « les zones rurales vieillissent plus vite ».
Cette note intervient dans le cadre du bras de fer engagé depuis de longs mois entre la Fédération hospitalière de France et le gouvernement sur la politique de convergence tarifaire. Celle-ci condamnerait, selon elle, de nombreux EHPAD publics et des USLD à diminuer leur nombre d’infirmières ou d’aides-soignants (2). Afin de promouvoir ces établissements, la fédération publie le dépliant « Maisons de retraite publiques – Pour en finir avec les idées reçues » (3).
(1) Selon les départements, le nombre de lits installés pour 1 000 habitants et plus varie de 183 à 10.
(3) A télécharger sur