Selon une récente étude d’Eurostat, 116 millions de personnes dans l’Union européenne (UE) étaient, en 2008, concernées par au moins une des trois formes d’exclusion sociale suivantes : le risque de pauvreté, la privation matérielle grave et une faible intensité de travail. La France en comptait 18,8 millions.
Concernant la pauvreté monétaire, 81 millions de personnes vivant dans l’UE (soit 17 % de la population) étaient en risque de pauvreté après avoir pris en compte les transferts sociaux, ce qui signifie que leur revenu disponible se situait en dessous du seuil national de risque de pauvreté (1). La Lettonie (26 %), la Roumanie (23 %) et la Bulgarie (21 %) avaient les taux de risque de pauvreté les plus élevés, et la République tchèque (9 %), les Pays-Bas et la Slovaquie (11 % chacun) les plus bas. Le taux de la France s’élevait à 13,1 %.
Par ailleurs, 42 millions d’Européens (soit 8 % de la population) étaient en situation de privation matérielle grave, c’est-à-dire que leurs conditions de vie étaient limitées par un manque de ressources tel qu’elles n’étaient pas en mesure de régler leurs factures, de chauffer correctement leur logement, de s’acheter une voiture ou un téléphone, etc. Les moins bons élèves sont, là encore, la Bulgarie et la Roumanie (41 % et 33 %), et les meilleurs sont le Luxembourg, la Suède, les Pays-Bas, le Danemark et l’Espagne (moins de 3 % chacun). De son côté, la France affichait un taux de 5,4 %.
Enfin, 34 millions de personnes (soit 9 % de la population âgée de 0 à 59 ans) vivaient dans des ménages où les adultes avaient utilisé moins de 20 % de leur potentiel total de travail au cours de l’année passée. 14 % de la population était touchée en Irlande, suivie de près par la Hongrie, la Belgique et l’Allemagne (12 % chacun), et seulement 4 % à Chypre. En France, cette situation concernait 8,8 % de la population.
(1) C’est-à-dire en dessous du seuil de pauvreté qui est fixé à 60 % du revenu médian national (après transferts sociaux).