L’association La Miséricorde a 440 ans. Depuis 1570, dans la même demeure – au 5, rue du May, à Toulouse –, le foyer du May vient en aide aux plus démunis. L’organisation retrace cette épopée unique dans un livre illustré de documents anciens et de photos du siècle dernier. Un véritable ouvrage historique, dense, agréable à feuilleter, qui se lit par extraits, le temps de passer d’un siècle à l’autre.
En pleines guerres de religion, la confrérie La Miséricorde a été fondée pour « venir en aide à la détresse morale et matérielle des prisonniers » : elle leur apporte nourriture, vêtements, et médicaments. Ce qu’elle continue à pratiquer quand, démantelée durant la Révolution française, elle renaît sous le nom de Bureau de la miséricorde. Mais il faut attendre la fin du XIXe siècle pour que La Miséricorde puisse accompagner également les détenus après leur libération : elle a dû se battre pour montrer que, si les causes de récidive sont nombreuses, la principale tient à l’indifférence, voire à la défiance du public, et qu’il faut donc aider le libéré à se réinsérer socialement. La maison de la rue du May est alors transformée en asile pour héberger les anciens détenus démunis. Un atelier voit également le jour. Puis la maison s’ouvre à de nouveaux publics, La Miséricorde devient association, le foyer CHRS. Ce n’est qu’en 1986, cependant, qu’un « éducateuranimateur » est recruté à temps partiel, puis un deuxième, pour 25 personnes hébergées. Mais au-delà de l’aventure unique d’un foyer ancré dans sa ville, attaché à son indépendance, c’est l’histoire de l’action sociale qui est racontée dans cet ouvrage précis, et précieux;