L’officier de police : « Bonne nouvelle, tu ne vas pas être reconduit à la frontière. » Le sans-papiers, souriant, derrière des barreaux : « Waouh ! Je reste ici ? » L’officier : « Exactement ici. Dans ta cellule ! On a perdu les clés… »
Centres de rétention insalubres, contrôles d’identité répétés, suicides de sans-papiers refusant de retourner dans leur pays, reconduites en charter… Dans Les expulsables, le dessinateur Berth a pris le parti d’en rire. Chaque semaine, de septembre 2008 à avril 2010, il a publié dans Siné Hebdo son strip de trois cases. De l’humour noir mettant en scène des policiers et des fonctionnaires des services administratifs blancs face à des étrangers de toutes les couleurs. Des saynètes drôles pour ceux qui les lisent, mais féroces envers ceux qui dictent et exécutent les lois contre les étrangers… Le trait est assassin, même s’il est léger les personnages semi-réalistes sont tous dotés de grands pieds et de gros nez ! Dans cette BD où chaque dialogue engendre un quiproquo, l’itinéraire de l’expulsable devient absurde. Tantôt Berth pousse le bouchon un peu loin, tantôt il se penche sur la détresse humaine avec délicatesse. Les meilleures blagues sont celles, absurdes certes, qu’on imagine envisageables dans la vraie vie. Une dernière, piochée au hasard…
Les policiers : « Ça t’amuse, connard, d’avoir des papiers en règle ? Tu nous fais perdre notre temps à te contrôler. C’est insultant pour nous. » Le jeune homme :