Gladys a été renversée à 13 ans par une voiture. Désormais, elle est paraplégique. Elle pensait ne plus jamais pouvoir danser. Jusqu’au jour où elle a rencontré Florence Mérégalli, fondatrice de la compagnie Tatoo, qui travaillait depuis peu avec des personnes en situation de handicap moteur et sensoriel. C’était en 1999. Aujourd’hui, la troupe joue sa nouvelle pièce de danse contemporaine, Situations. Le photographe Oleiade est venu immortaliser les répétitions. En noir et blanc, avec une grande sensibilité. Le site d’information en ligne Youphil diffuse le diaporama sur fond d’interviews, d’extraits musicaux et de dialogues captés sur le vif durant la séance. Le diaporama sonore et sa version interactive, le webdocumentaire, fleurissent cette année sur le Net. Une bonne nouvelle, puisque ce procédé permet aux internautes de percevoir différentes dimensions sensorielles d’un même sujet. Dans Jambes lourdes, corps légers, des danseuses circulent en fauteuil roulant dans la salle de répétition, qu’elles soient en situation de handicap ou non. Puis elles passent au sol et certaines se lèvent. « Mais qui a mis les freins sur le fauteuil ? », interpelle l’une d’elles. Les rires fusent. Mais les photos montrent autre chose : les quatre danseuses en pleine chorégraphie, le sourire aux lèvres. « Ce n’est pas parce qu’un fauteuil ça ne fait que rouler qu’on ne peut rien faire avec, explique Florence Mérégalli, sur le mode de l’interview. Pour un danseur, c’est presque comme travailler avec un accessoire. » Gladys aussi l’a constaté : « Les danseurs ont tendance à oublier le fauteuil sur scène. C’est une belle victoire, le handicap devient quasiment invisible quand on danse. »
Culture
Fauteuils dansants
Article réservé aux abonnés
Jambes lourdes, corps légers – Diaporama sonore diffusé sur www.youphil.com – Compagnie Tatoo (www.codex14.com/tatoo ) – Spectacle « 2SF-Retrospective (Situations sans frontières) » joué sur scène le 22 janvier 2011, à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne)