Les collectivités territoriales, mauvaises élèves ? Alors qu’elles sont censées donner l’exemple concernant l’obligation d’employer des personnes handicapées (au moins 6 % de leurs effectifs pour les entités de plus de 20 salariés), elles ne comptent que 4,1 % de salariés handicapés. Tel est le chiffre révélé par l’étude « Handicap en collectivités territoriales en 2010 » du site emploi-collectivite.fr, spécialisé dans le recrutement (1). Elle indique aussi que, souvent, la compensation pour atteindre le seuil légal se fait en sous-traitant certaines tâches à des ESAT (établissements et services d’aide par le travail). Les mieux classés demeurent les conseils régionaux, suivis des conseils généraux et des intercommunalités. En queue de peloton : les mairies. D’ailleurs, les conseils régionaux et généraux sont également les collectivités qui disposent le plus d’une mission « handicap » et d’un référent « handicap ».
Les principaux freins à l’embauche de personnes handicapées évoqués par les collectivités locales sont, tout d’abord, leur niveau de formation, souvent inadapté aux emplois à pourvoir, les difficultés d’aménagement des postes (temps de travail, missions particulières…) et, enfin, le coût des aménagements pour l’accès aux bâtiments (portes plus larges pour les toilettes, ascenseurs…). Cette dernière raison n’est pourtant pas valable, si l’on en croit l’étude, puisque l’enveloppe financière de 50 millions d’euros allouée en 2010 par le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) et destinée à financer les travaux d’accessibilité des locaux à des agents handicapés (2), est sous utilisée. Seules 12,3 % des collectivités interrogées ont signé une convention avec le FIPHFP, pour bénéficier de cette aide, qui vise à lever l’obstacle du coût des aménagements, et donc à faciliter l’insertion des personnes handicapées. Un paradoxe que l’étude traduit par un manque d’information des collectivités territoriales sur l’emploi des personnes handicapées : cinq ans après la loi de 2005, elles ont encore « trop d’a priori négatifs ».
(1) Réalisée en partenariat avec l’ANDRH (Association nationale des DRH) et disponible sur