A l’occasion de la journée mondiale du sida, le 1er décembre, Médecins du monde et le Planning familial se sont réjouis, qu’« enfin », le 17 novembre, le ministère de la Santé ait publié un arrêté autorisant la réalisation de tests de dépistage rapide (TDR) du VIH. Ces derniers peuvent être effectués par les personnels médicaux et non médicaux, travaillant en cabinet médical ou au sein de structures et d’associations impliquées dans la prévention sanitaire. Ils sont donc destinés aux personnes les plus exposées et à celles qui sont éloignées des structures de santé, notamment les étrangers en situation irrégulière. Exécutés à partir d’une simple goutte de sang prélevée sur le doigt, ces tests permettent d’obtenir un résultat entre deux et trente minutes. Ils facilitent considérablement le dépistage et permettent d’éviter aux malades du sida les retards de soins, sachant que, aujourd’hui, Médecins du monde estime que 50 000 personnes en France ignorent qu’elles sont porteuses du virus.
Cependant, selon le Planning familial, cette avancée est rendue « caduque » par deux projets de loi, actuellement en cours d’examen en Parlement, qui restreignent l’accès au droit de se soigner. En cause, tout d’abord, les mesures inscrites dans le projet de loi de finances pour 2011 visant à réduire l’accès à l’aide médicale de l’Etat (1), examinées le 1er décembre par le Sénat. Egalement dans la ligne de mire de Médecins du monde et du Planning familial, le projet de loi sur l’immigration, l’intégration et la nationalité, qui prévoit de restreindre le droit au séjour pour raison médicale (2). Les associations de défense des droits des malades et des étrangers dénoncent ces mesures, qui accentuent les difficultés d’accès aux soins et aux traitements des malades, dont ceux atteints du sida. Médecins du monde souligne même que ces mesures « risquent par ailleurs d’induire un coût supplémentaire lié au retard aux soins qu’elles entraîneraient ».