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Illettrisme sur le marché du travail : le Conseil d’orientation pour l’emploi tire la sonnette d’alarme

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L’illettrisme (1) touche 3,1 millions de personnes en France, soit 9 % de la population âgée de 18 à 65 ans, selon une enquête menée par l’INSEE… en 2004. Deux tiers de ces personnes occupent un travail ou sont demandeurs d’emploi. Dans un rapport adopté le 30 novembre (2), le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) constate, « malgré des progrès récents et une implication plus forte des acteurs du marché du travail, [que] le nombre de personnes en situation d’illettrisme s’accroît chaque année ». Appelant de ses vœux une véritable politique nationale de lutte contre l’illettrisme, le COE formule dans le champ qui est le sien – l’emploi – 25 propositions pour que cette politique émerge et vive. 25 pistes qui intéressent les adultes en emploi ou à la recherche d’un travail, ainsi que les jeunes en insertion professionnelle.

La politique nationale que le conseil souhaite voir mise en œuvre doit mobiliser tous les acteurs susceptibles d’intervenir, disposer de moyens en conséquence, détecter toutes les personnes concernées et augmenter significativement le nombre des formations réalisées. Elle s’articule autour de cinq grands axes.

Le conseil demande que la lutte contre l’illettrisme soit reconnue comme « grande cause nationale », et que l’acquisition et l’entretien tout au long de la vie des savoirs fondamentaux – savoir lire, écrire et compter – soient proclamés comme un droit de chaque citoyen. Par ailleurs, le rapport insiste sur la nécessité de « mieux lutter contre les situations d’illettrisme dans la phase qui précède l’insertion professionnelle », en proposant systématiquement un accompagnement aux jeunes sortis du système scolaire et repérés en situation d’illettrisme lors des journées d’appel et de préparation à la défense. Pour le COE, il s’agit aussi de « se donner les moyens d’une détection systématique des situations d’illettrisme dès l’inscription des demandeurs d’emploi à Pôle emploi », et de faire en sorte que cela débouche nécessairement sur une formation aux compétences fondamentales. « Améliorer la lutte contre l’illettrisme dans l’entreprise, dans des conditions non stigmatisantes », doit être une autre priorité, estime le conseil, qui préconise, par exemple, que les questions de l’identification des situations d’illettrisme et des moyens d’y remédier soient abordées à l’occasion de l’examen du plan de formation. Il recommande également que la présentation des actions de lutte contre l’illettrisme soit intégrée dans le bilan social de l’entreprise. Et que, à chaque fois que les partenaires sociaux négocient ou sont consultés sur la formation, la situation des salariés fragiles, tout particulièrement ceux en situation d’illettrisme, soit évoquée et traitée. Pour le COE, il importe enfin de « s’assurer de la qualité des formations » dispensées, formations qui doivent respecter certaines conditions pour être efficaces (être adaptées aux fonctions exercées dans le cadre du travail pour que le salarié en perçoive immédiatement l’utilité, etc.).

Notes

(1) Ce terme qualifie la situation des personnes qui ne maîtrisent pas les compétences de base (lecture, écriture, calcul), alors même qu’elles ont été scolarisées en France.

(2) Illettrisme et emploi – Disp. sur www.coe.gouv.fr.

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