Neuf mois après l’annonce du plan gouvernemental 2010-2012 pour les personnes sourdes et malentendantes (1), l’Unisda (Union nationale pour l’insertion sociale du déficient auditif) s’inquiète. Selon elle, sur les vingt mesures prévues pour cette année, une seule respecte le calendrier : la prise en charge par l’Etat d’interprètes en langue des signes française ou de codeurs en langage parlé complété (LPC) pour rendre plus accessible l’examen du permis de conduire aux personnes sourdes ou malentendantes semble en bonne voie. Une note détaillant la mesure est actuellement examinée par la délégation à la sécurité et à la circulation du ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement (2).
Un premier comité de pilotage du suivi du plan en faveur des personnes sourdes et malentendantes s’est tenu le 10 novembre avec les ministères concernés et les associations représentatives (3), qui ont fait le point sur les engagements de l’Etat, pour l’heure non respectés. D’abord, l’expérimentation consistant à mettre à la disposition d’élèves sourds ou malentendants des codeurs LPC ou des logiciels de reconnaissance et de synthèse vocale (écran-voix et voix-écran) a été abandonnée.
Pas de nouvelles non plus de « la programmation de l’équipement des salles de cinéma et des cinq théâtres nationaux en boucles magnétiques (4), projecteurs et boîtiers individuels de sous-titrage ». L’étude d’évaluation des besoins en compétences des métiers de la communication accessible (interprète LSF, codeur LPC, technicien de l’écrit et installateur de boucles magnétiques) n’a pas été lancée. Par ailleurs, l’Unisda regrette que le plan de formation complémentaire de 20 interprètes LSF et de dix vélotypistes (5) ne soit pas effectif en 2010.
(2) Téléchargeable sur
(3) L’Unisda, l’Afideo (Association française pour l’information et la défense des sourds s’exprimant oralement), l’ALPC (Association nationale pour la promotion et le développement de la langue française parlée complétée), l’Anpeda (Fédération des parents ayant des enfants déficients auditifs), le Bucodes (Bureau de coordination des associations de devenus sourds et malentendants), le MDSF (Mouvement des sourds de France) et la FNSF (Fédération nationale des sourds de France).
(4) Système d’aide à l’écoute pour les malentendants porteurs d’un appareil auditif.
(5) Le vélotypiste utilise un clavier de saisie rapide qui permet d’écrire à la vitesse de la parole, selon les principes d’une écriture syllabique. Le texte ainsi composé s’affiche progressivement sur un écran pratiquement en même temps que sa formulation orale.