Le projet de loi de finances 2011 prévoit une hausse du budget consacré aux établissements ou services d’aide par le travail (ESAT) de 0,5 %, un « taux irréaliste », selon Andicat, l’Association nationale des directeurs et cadres d’ESAT. Son directeur, Gérard Zribi, a fait le calcul : « Pour que le niveau de financement se maintienne, il aurait au moins fallu une hausse de 0,6 % ». Sans compter les 10 % d’ESAT dont le budget ne va pas augmenter du tout, puisqu’ils sont déjà au-dessus des tarifs plafonds. Andicat estime que, depuis la loi de 2002 sur la convergence tarifaire (1), près de la moitié des ESAT, et pas seulement ceux qui dépassent les tarifs plafonds, connaissent de graves difficultés financières.
« Si l’Etat n’est pas en mesure d’accorder aux établissements les budgets nécessaires, il faut faire glisser une partie du financement vers le secteur privé lucratif. Les entreprises, via l’Agefiph [Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées] et le FIPHFP [Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées dans la fonction publique], peuvent contribuer au financement des ESAT », propose Gérard Zribi. Il demande donc au ministère du Travail de « diligenter une enquête de l’inspection générale des affaires sociales sur l’utilisation des masses financières ».