La Fédération nationale des associations gestionnaires au service des personnes handicapées (Fegapei) a rendu publiques, le 24 novembre, ses propositions, portant sur six domaines, pour améliorer l’accompagnement des personnes handicapées.
Elle considère tout d’abord qu’il y a un effort important à fournir quant aux soins apportés aux autistes. La Fegapei rappelle qu’un enfant sur 150 naît autiste en France, et qu’il est urgent de tous les sortir des hôpitaux psychiatriques. « 25 000 autistes sont encore enfermés en hôpital psychiatrique, alors que ce qu’il leur faut, c’est une solution médico-sociale, alternative à l’internement. Il faut mettre en place des solutions éducatives pour pouvoir entrer réellement en contact avec eux et les ramener parmi nous, dans la société », estime Céline Poulet, directrice générale adjointe de la Fegapei. Deuxième priorité, rattraper le retard pris pour soigner le handicap psychique. L’association considère, dans ce domaine, que les patients nécessitent un accompagnement souple. Là encore, l’internement en hôpital psychiatrique doit être complété par une approche médico-sociale, selon la fédération.
Concernant le vieillissement des personnes handicapées, la Fegapei insiste sur la nécessité de l’anticiper pour éviter qu’elles se retrouvent subitement sans activité, et sans solution convenable d’hébergement. Par exemple, au moment où une personne handicapée arrête de travailler en ESAT (établissement ou service d’aide par le travail), elle doit aussi quitter son foyer d’hébergement, réservé aux travailleurs. Des places supplémentaires pour les personnes handicapées âgées devraient être spécifiquement créées. Quatrième enjeu, l’éducation : les auxiliaires de vie scolaire individuels, qui assistent les enfants handicapés scolarisés en parcours classique, « ne sont qu’un pansement, mais ne constituent pas une solution suffisante sur le long terme. Il faut prévoir un réel accompagnement médico-social dans les écoles, aux côtés de l’Education nationale », juge Céline Poulet. Enfin, l’accès à l’emploi et à la protection sociale des personnes handicapées constituent deux autres enjeux.
Pour parvenir à mener à bien ces réformes prioritaires, une solution est systématiquement mise en avant par la Fegapei : améliorer la formation des travailleurs sociaux (1). « Les éducateurs, au terme de leur formation, peuvent aussi bien travailler dans un établissement médico-social, auprès de jeunes, de personnes âgées ou handicapées, qu’être éducateurs de rue, alors que ces secteurs sont très différents », commente Pierre Guérin, vice-président de la fédération. « La formation généraliste des éducateurs doit être prolongée par des cursus leur permettant de devenir des praticiens de l’accompagnement, en leur apportant une connaissance de tous les outils à utiliser pour accompagner les personnes handicapées dans leur projet de vie », complète Pierre Calmette, directeur général de la Fegapei. Pour son adjointe, Céline Poulet, « il faut mettre en place une approche pluridisciplinaire. Chacun fait son activité sans regarder ce que font les autres : un éducateur doit apprendre de la manière de procéder d’une infirmière. La formation des professionnels du médico-social est trop cloisonnée. » La Fegapei, qui compte sur la mise en place des agences régionales de santé, espère maintenant que ses propositions « seront utilisées et deviendront source de progression de l’accompagnement des personnes handicapées ».
(1) Pierre Gauthier, président de l’Unaforis, souhaite d’ailleurs en faire un axe de réflexion pour les centres de formation – Voir ASH n° 2683 du 19-11-10 p. 19.