Des encadrants mieux formés et plus divers, des sanctions éducatives sous la forme de travaux d’intérêt général… A l’issue d’une réunion avec les responsables des 11 établissements de réinsertion scolaire (ERS) ouverts depuis la rentrée (1), le ministre de l’Education nationale a lancé, le 22 novembre, plusieurs pistes pour améliorer le fonctionnement de ces structures accueillant des élèves de 13 à 16 ans plusieurs fois exclus de leurs collèges (sur les réactions, voir page17 et la rubrique « Vos idées »). Ces annonces font suite à divers incidents intervenus dans certains de ces établissements, comme celui de Craon (Mayenne) et de Portbail (Manche). Il s’agit d’ajustements, Luc Chatel refusant de remettre en cause l’idée – pourtant critiquée – de regrouper dans une même structure plusieurs élèves fortement perturbateurs.
Le ministre entend renforcer les partenariats avec la protection judiciaire de la jeunesse, l’Agence nationale du service civique, les équipes mobiles de sécurité et les conseils généraux. Selon lui, les volontaires du service civique doivent être « mieux préparés à ce qu’ils rencontrent dans les ERS », et les équipes mobiles de sécurité « mieux » et « davantage » utilisées. Mais Luc Chatel prévoit aussi d’explorer d’autres pistes concernant les personnels d’encadrement, comme de faire appel à « des jeunes retraités de la police ou de la gendarmerie, des entraîneurs sportifs », voire « des policiers référents ».
Deuxième chantier d’amélioration, le recours à des travaux d’intérêt général, le ministre estimant que ces sanctions sont susceptibles d’« être mieux comprises » que les sanctions classiques et d’avoir « une vertu éducative ». Concrètement, les élèves en établissement de réinsertion scolaire « pourront se rendre utiles pour d’autres élèves ou effectuer une mission dans des associations », a-t-il précisé. Par ailleurs, Luc Chatel a annoncé qu’un « programme sportif pédagogique spécifique aux établissements de réinsertion scolaire » allait être bâti, en partant du principe que le sport constitue « une réponse importante » aux problèmes d’enfants devant « réapprendre les règles de base ».
Interrogé sur les élèves renvoyés chez eux après les incidents de ces dernières semaines, il a refusé toute nouvelle « exclusion », précisant qu’il leur sera proposé « soit un retour dans l’ERS ou un placement dans un autre ERS, soit une intégration dans une classe-relais, soit la réintégration dans leur collège d’origine, avec un suivi personnalisé et un emploi du temps adapté ».