La Rochelle. Muriel Dumont arpente les rues à la rencontre des sans-abri. Avec son mari, il y a trois ans, elle a fondé l’association Le Toî Kétatous. Bien qu’elle ne soit pas travailleuse sociale, elle consacre tout son temps à aider les SDF à retrouver un logement aussi vite que possible – quitte à bafouer certaines règles ! Mère de deux enfants, elle-même ne vit qu’avec 1 000 € par mois mais elle reste persuadée que son bénévolat « paiera un jour ». « Arrive un moment dans la vie où l’on ne travaille plus pour se nourrir mais pour s’accomplir », affirme-t-elle. Stéphan Moszkowicz, dans son reportage Vivre sans toit, suit son travail avec Gérard, Fabienne, Dominique et Papi Jacquot, quatre des 60 personnes à la rue qu’elle a réussi à reloger. Beaucoup de SDF refusent l’accueil en centre d’hébergement et dans les campings publics. Muriel Dumont s’adapte à chaque cas : « Ils ont le droit de vivre tel qu’ils l’entendent, dans une cabane ou une yourte ! » Mais rien d’angélique : la jeune femme n’ignore pas que donner un appartement ne suffit pas à rendre autonome. Une fois le relogement effectué, le plus dur est de maintenir dans l’habitation une personne qui a vécu des années à la rue et souffre de problèmes psychiques et/ou d’une addiction à l’alcool. « On sait qu’on n’a pas 100 % de réussite, mais il faut tout de même essayer ! », assène-t-elle.
Un angle original pour un documentaire qui donne aussi la parole aux travailleurs sociaux, diffusé dans le cadre de la série « Survivre », programmée sur LCP.