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Remaniement ministériel : inquiétudes pour la famille et l’immigration

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« Beaucoup de bruit pour rien. » Bien que ce sentiment ait prévalu après ­l’annonce du remaniement ministériel (voir ce numéro, page11), la redistribution des cartes n’est pas anodine en termes de signaux politiques. S’il faut encore attendre les décrets d’attribution, quelques disparitions et changements de périmètre suscitent des interrogations.

L’absence d’un ministère ou d’un secrétaire d’Etat explicitement chargé de la fa­mille, dossier qui doit revenir à Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, fait particulièrement réagir les associations du secteur. « Les chantiers engagés par le gouvernement dans de nombreux domaines ont des conséquences sur la vie quotidienne des familles. Il est important qu’un ministre ait une compétence transversale dans le champ familial », revendique l’Union nationale des associations familiales. En changeant de portefeuille, Nadine Morano, passée à l’apprentissage et à la formation professionnelle sous la tutelle de Xavier Bertrand, quitte de fait la présidence du tout nouveau Comité national de soutien à la parentalité.

Dilution de la santé

L’association Act Up souligne, quant à elle, le risque de dilution de la santé, dotée d’un secrétaire d’Etat, dans un vaste ministère chargé du travail et de l’emploi. D’autant que les revendications du secteur associatif – défense du service public hospitalier, protection du titre de séjour pour raison médicale, suppression des franchises médicales et des restrictions à l’accès aux soins des sans-papiers, ouverture de salles de consommation de drogues supervisées… – sont nombreuses.

Autre changement : le ministère chargé de l’identité nationale disparaît, ce qui a été interprété par d’aucuns comme un signe positif. Mais l’immigration tombe dans l’escarcelle du ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux. C’est une « inflexion inquiétante », souligne Dominique Sopo, président de SOS Racisme, cette politi­que étant cette fois associée à celle de la sécurité. Ce transfert suit « une logique qui est à l’œuvre dans la plupart des pays européens, qui regardent la question migratoire sous le seul angle du contrôle des flux », relève Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile. L’intégration « ne saurait être réduite aux seules conditions d’entrée et de séjour des étrangers sur le territoire national », ajoute-t-il, s’interrogeant sur ce qui restera de l’interministérialité de la politique de l’immigration.

L’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) se félicite quant à elle du « pilotage » de la réforme de la prise en charge de la dépendance par Roselyne Bachelot et sa secrétaire d’Etat, Marie-Anne Montchamp, « une femme de dialogue qui connaît bien l’aide aux personnes handicapées, dont elle a été secrétaire d’Etat ». Si l’association se satisfait de l’annonce, par le président de la République, d’une concertation sur le sujet, elle insiste sur le fait que la création d’une cinquième branche implique « la mise en place d’un financement basé sur la solidarité nationale et donc limitant l’intervention des assurances à un rôle complémentaire ». Or Nicolas Sarkozy a laissé toutes les pistes ouvertes. Moins enthousiaste, la FNATH (L’association des accidentés de la vie) s’inquiète des « contradictions du chef de l’Etat » et déplore, tout comme l’APF (Association des paralysés de France), que l’accompagnement des personnes handicapées n’ait pas été évoqué. Simple oubli ? Ce nouveau calendrier ne réglera pas, de toute façon, les difficultés des structures d’aide à domicile, qui « nécessitent une réponse urgente de la part des pouvoirs publics », relève l’UNA (Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles).

La Conférence permanente des coordinations associatives se réjouit de voir la vie associative « consacrée comme secteur et comme champ de politique publique à part entière ». Elle appelle d’ores et déjà le ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative, Luc Chatel, et sa secrétaire d’Etat, Jeannette Bougrab, à mettre en œuvre, « dans les meilleurs délais, les chantiers laissés en cours suite à la deuxième conférence de la vie associative de décembre 2009 ».

Attentes autour de la justice

Egalement attendu au tournant : le nouveau ministre de la Justice, Michel Mercier, à qui l’intersyndicale de l’administra­tion pénitentiaire a déjà demandé une audience. Après leur mobilisation du 15 novembre pour dénoncer le manque de moyens et les conditions de travail des personnels, les organisations annoncent une nouvelle journée d’action le 24 novembre. Parmi les autres attentes : le sort que le nouveau garde des Sceaux réservera à la réforme de l’ordonnance de 1945.

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