Deux jours après la reconduction de François Fillon au poste de Premier ministre et l’annonce du nouveau gouvernement (voir page 11), Nicolas Sarkozy est intervenu, le 16 novembre, à la télévision pour détailler « la seconde étape » de son mandat.
Il a confirmé, à cette occasion, que la réforme de la dépendance serait bien au premier rang des chantiers qu’il entend mener d’ici à 2012. Pour le président de la République, il s’agit de construire « un système juste, équitable ». Et de faire en sorte « que sur toute parcelle du territoire, quelle que soit sa situation financière, une personne âgée puisse vivre jusqu’au bout dignement » soit chez elle soit en établissement. Pour Nicolas Sarkozy, cela passera bien par la création « d’une nouvelle branche de la sécurité sociale : le cinquième risque ». Le chef de l’Etat a précisé la méthode et le calendrier de la future réforme. Dans un premier temps, il va lancer une « grande consultation qui va durer six mois », avec les conseils généraux – qui financent en grande partie l’allocation personnalisée d’autonomie –, les associations de personnes âgées et « les forces syndicales », afin d’étudier les moyens de « faire face au déficit du financement [de la dépendance], qui est colossal ». Nicolas Sarkozy s’est à cet égard interrogé à haute voix, reprenant les premières pistes de réforme tracées, en juin dernier, par le rapport Rosso-Debord (1) : « Faut-il un système assurantiel et obliger les gens à s’assurer ? Faut-il augmenter la contribution sociale généralisée ? Faut-il avoir un recours sur succession quand les enfants n’ont pas la volonté ou pas les moyens ? » Au terme de cette consultation nationale, « à l’été 2011 », des décisions seront prises et seront intégrées dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2012, a-t-il promis.
Autre grand chantier : la lutte contre le chômage. Nicolas Sarkozy a fait deux annonces à ce sujet. En premier lieu, il souhaite que le contrat de transition professionnelle – qui est disponible actuellement dans 33 bassins d’emploi sinistrés – soit généralisé à tous les licenciés économiques. Pour y parvenir, le chef de l’Etat compte profiter de la prochaine renégociation de la convention d’assurance-chômage. Il souhaite par ailleurs doubler le nombre de jeunes en formation en alternance (contrats de professionnalisation et contrats d’apprentissage). Et les faire ainsi passer de 600 000 aujourd’hui à 1,2 million. Selon Nicolas Sarkozy, ces jeunes ont « 70 % de chances de trouver un emploi ».
Enfin, le président veut « rapprocher la justice des citoyens ». « Il y a eu beaucoup d’incompréhension ces derniers temps, notamment sur des libérations conditionnelles », a-t-il affirmé, estimant qu’il fallait réfléchir « à un système où, désormais, aux côtés du juge d’application des peines, il puisse y avoir des citoyens qui prennent avec lui la décision de libérer ou non un criminel ». De même, à ses yeux, « il ne serait pas maladroit d’imaginer un système où, pour les délits les plus graves et dans des conditions que le garde des Sceaux débattra, il y ait matière à faire entrer des jurés populaires dans les tribunaux correctionnels ».