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SORTIR DU HANDICAP ASEXUÉ. Sexualité et handicap ont souvent partie liée. D’une part, parce que, « la cause du handicap de l’enfant est souvent attribuée à une sexualité « fautive » des parents », indique l’un des contributeurs, Roger Salbreux, pédopsychiatre. D’autre part, parce que l’enfant handicapé est fréquemment considéré comme un être asexué, éventuellement susceptible de susciter, une fois adulte, les représentations d’une sexualité incongrue, voire bestiale. « Ce qui est visé dans la non-reconnaissance de l’identité sexuée de la personne handicapée, et par conséquent dans son exclusion du monde des adultes hommes et femmes, c’est un autre anormal, porteur d’une potentialité procréatrice soit absente, soit monstrueuse », explique Simone Korff-Sausse, psychanalyste. Mais, signe d’évolution des mentalités aussi bien à l’égard du handicap que de la sexualité, le déni du sexe et de l’activité sexuelle des personnes handicapées - ou de leur droit à en exercer une - ne semble plus d’actualité. Ce qui n’empêche pas les préjugés négatifs des valides de persister, sur fond d’une « globalisation du handicap qui ne tient compte ni des différences dans les déficits et les potentialités », ni des situations relationnelles et des conditions d’existence (personnes seules ou en couple, institutionnalisation ou non), fait observer Jean-Pierre Durif-Varembont, psychologue et psychanalyste. Précisément, c’est à sortir de cette confusion en sériant les questions que peuvent poser la construction identitaire et l’accès à la sexualité dans différents contextes de handicap que contribue ce riche ouvrage collectif coordonné par Albert Ciccone, professeur de psychopathologie et psychologie clinique à l’université Lumière-Lyon 2.