Coline vit dans la rue. Elle n’a pas perdu son emploi, elle n’a pas été mise à la porte. Coline a 17 ans. Elle fugue. Première nuit sans toit. Une peur tétanisante. Puis, peu à peu, Coline s’organise, dans les rues de Lyon. Elle dort parfois « chez Don Quichotte », fait la manche sous le pont, passe à la soupe populaire, travaille de temps en temps au McDo de Vénissieux (Rhône). Son seul lien avec son passé : des textos. Elle a quitté le lycée, tout plaqué. Surtout sa mère qui, elle, n’envoie pas un message. Sa mère qui boit beaucoup, depuis que son mari est parti refaire sa vie aux Etats-Unis. Sa mère dont elle attend un signe. Jusqu’au soir où le professeur de maths aperçoit Coline avec un homme. Ni un souteneur ni un mauvais bougre, mais un camarade d’errance. Car Coline veut surtout échapper à une famille qui l’étouffe.
Pas de mauvaises rencontres, pas de tentations d’autodestruction. La vision est angélique ? C’est le parti pris de Valérie Lacroix, enseignante, qui dédie son livre « aux exclus, aux exilés, à ceux qui cherchent, et flairent dans les coins et les recoins une trace de leur appartenance sauvage ». L’auteure entend retracer l’errance d’une adolescente nourrie de lectures sur la liberté et qui pense trouver la liberté à la rue. Les mots sont simples, le vocabulaire emprunté à la jeune génération, le rythme entraînant. On aimerait même en savoir plus sur l’expérience de Coline. Que ressent-elle au fil des jours ? Quelles nuances prend sa peur ? Quels sens se découvre-t-elle ?