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Le Secours catholique détaille le budget des plus démunis en temps de crise

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Pour la deuxième année consécutive, le nombre de personnes aidées par le Secours catholique a augmenté en 2009 : 1,5 million, contre 1,4 en 2008. Parmi elles, 94 % vivent sous le seuil de pauvreté, estimé à 970 € par mois, sachant que leur niveau de vie moyen est de 548 € mensuels. L’association constate une augmentation du nombre d’étrangers, puisqu’ils constituent 29 % des populations aidées (contre 27 % en 2008), conséquence, selon elle, « des effets d’une politique de régularisation restrictive voulue par le gouvernement ». Ceux-ci sont souvent jeunes (les trois quarts ont moins de 40 ans), ce qui explique en partie la hausse du nombre de personnes de moins de 25 ans (11 % de la population rencontrée en 2009, contre 10,5 % en 2008). La tendance à la féminisation de la pauvreté continue (1), puisque les femmes représentaient 55,1 % des adultes accueillis l’an dernier, contre 54,4 % en 2008.

Mais cette année, l’étude analyse également la répartition du budget de ces ménages. Ainsi, 67,9 % de leurs dépenses sont « contraintes », qu’il s’agisse du loyer (hors aide au logement), de l’énergie, de l’eau, de la mutuelle, des assurances, du téléphone, des impôts, des transports, de la scolarité, de la cantine, ou encore de la garde d’enfants. « Les personnes les plus pauvres que nous accueillons n’ont aucun moyen de s’en sortir. Les trois premiers jours du mois, les deux tiers de leurs revenus partent dans les dépenses “contraintes”. Ensuite, il faut bien manger et s’habiller… Elles ne peuvent pas faire face aux dépenses de santé ou à une éventuelle réparation d’un véhicule sans s’endetter. C’est obligatoire à un moment ou à un autre », témoigne Dominique Saint-Macary, responsable des enquêtes et analyses statistiques du Secours catholique.

« Généralement, on pense que des personnes sont en difficulté parce qu’elles ne savent pas gérer », or « l’analyse montre que, dans la plupart des situations, leur budget n’est pas viable. […] L’insuffisance des ressources est très souvent liée au non-accès à un emploi correctement rémunéré, à l’insuffisance des minima sociaux ou à l’impossibilité d’y avoir accès », alerte le rapport. La répartition des richesses par les pouvoirs publics est mise en cause : « Vivre dans une commune riche avec une politique sociale développée change tout. Par exemple, les personnes pauvres qui vivent à Paris, même dans un logement extrêmement précaire, n’ont pas intérêt à sortir du périphérique. Elles ne bénéficieront plus de la gratuité des transports, ou autres aides », fait remarquer Dominique Saint-Macary. Autre point à améliorer : l’information sur les aides auxquelles les personnes démunies ont droit, comme le revenu de solidarité active ou la couverture maladie universelle. Elles sont souvent non ou mal informées et, de ce fait, n’ont pas recours aux aides qui pourraient leur permettre de passer des fins de mois moins difficiles.

Notes

(1) Voir ASH n° 2631 du 6-11-09, p. 18.

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