Comme ils l’avaient annoncé au mois de mars, l’ANCIC (Association nationale des centres d’interruption de grossesse et de contraception), la CADAC (Coordination des associations pour le droit à la contraception et à l’avortement) et le Planning familial organisent une journée de mobilisation pour défendre l’IVG (interruption volontaire de grossesse) et s’opposer au démantèlement de l’hôpital public, le 6 novembre (1). A Paris, le cortège défilera devant plusieurs hôpitaux avant de rejoindre la manifestation contre la réforme des retraites.
Depuis 2009, 100 des 790 lieux pratiquant l’IVG (dans les centres hospitaliers, cliniques, centres de planning familial) ont été contraints à la fermeture, dont trois en région parisienne (2), dénoncent les associations. Si du côté de l’allongement des délais, la France a enfin rejoint la moyenne européenne (l’IVG est autorisée jusqu’à la fin de la douzième semaine de conception), les organisations notent que le forfait versé par la sécurité sociale aux établissements pratiquant des avortements n’est toujours pas au même niveau que celui des fausses couches spontanées et, ce malgré les annonces faites par Roselyne Bachelot en mars dernier. Or quelque 220 000 femmes ont recours chaque année à une IVG pour un acte forfaitaire payé entre 300 et 400 €, soit trois fois moins que l’acte d’aspiration pour une fausse couche. Avec la tarification à l’activité, beaucoup de cliniques privées y ont renoncé… Mais « la promesse sera tenue » certifient les services du ministère de la Santé interrogés par l’AFP, qui précisent qu’une hausse de 50 % du forfait IVG devrait être mise en œuvre « dans les prochaines semaines » et représenter une enveloppe de « 27 millions d’euros supplémentaires ».
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(2) Celui de l’hôpital Broussais (Paris XIVe), de l’hôpital Jean-Rostand (Ivry-sur-Seine) et de l’hôpital Tenon (Paris XXe). Ces trois centres réalisaient 2 800 IVG par an, soit un quart des avortements en Ile-de-France.