Les ministères de la Santé et de la Justice ont présenté le 28 octobre un plan de 300 millions d’euros pour améliorer la prise en charge sanitaire de la population carcérale (voir ce numéro, page 15). Le rapport reconnaît la « prévalence élevée » de pathologies telles que les infections par le virus du sida ou l’hépatite C, du fait « d’une surreprésentation des usagers de drogue par voie intraveineuse en milieu carcéral ».
Pour autant, si le plan comprend des mesures concrètes telles que la distribution de préservatifs et de gel pour prévenir les infections, il ne rend accessible aux détenus aucun matériel de réduction des risques liés à la prise de produits stupéfiants (matériel stérile d’injection, de sniff, etc.). Or « les contaminations par le VIH et les hépatites en prison sont majoritairement dues à l’usage de drogue », selon Act Up. L’association dénonce un plan « lâche et hypocrite » qui « continue d’ignorer l’usage des drogues en prison ». Act Up regrette également que le plan ne s’engage pas sur les suspensions de peines pour raison médicale pour les personnes incarcérées séropositives et VIH/hépatites, « afin qu’[elles] bénéficient de la prise en charge médicale et sociale dont elles ont besoin ».