En 2009, la France comptait 4,4 millions de logements sociaux, soit 1 % de plus qu’en 2008. Mais selon une analyse du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) commandée par la direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (1), le turn-over au sein du parc social se réduit : la part des ménages vivant depuis moins de trois ans dans leur logement est passée de 27 % en 2009 à 33 % en 2000. Du coup, « la liste des demandeurs s’allonge de jour en jour ». En effet, près de 2 millions de ménages attendent un logement social, parmi lesquels 1,3 million ne sont pas du tout logés dans le parc social et 580 000 le sont, mais souhaitent changer d’habitat en HLM.
Autre point saillant de l’étude, la hausse du nombre de familles monoparentales qui vivent dans un logement social. Elles en occupent un sur cinq. Une progression qui s’explique par leur situation généralement plus précaire. En effet, selon l’INSEE, le revenu disponible des familles monoparentales s’élève en moyenne à 26 750 € par an contre plus de 45 000 € pour les couples avec enfants. Ce revenu n’a progressé que de 8 % depuis 1996 alors qu’il a augmenté de plus de 20 % pour tous les autres types de ménages. Les familles monoparentales sont ainsi nettement plus nombreuses dans le parc locatif social que dans l’ensemble des logements (19,2 % contre 8,6 %).
Conséquence de cette tendance, il reste moins de places dans les HLM pour les jeunes et les familles nombreuses, dont la part dans le parc social diminue. « Et pourtant, les familles nombreuses ont un niveau de vie plus faible que celui des familles avec un ou deux enfants, ce qui devrait leur donner toute leur place dans le parc social », souligne l’étude.
(1) Le parc social, refuge des familles monoparentales – Crédoc – N° 233 – Octobre 2010 – Analyse basée sur l’exploitation des résultats de l’enquête « Occupation du parc social ».