MILITANTS ÉDUCATIFS. Les cadres dont il est question ici ont peu à voir avec les cadres d’entreprise, reconnus comme catégorie juridique et statistique au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ils seraient plutôt, « dans notre imaginaire, ce personnage en short des années 1930, faisant chanter son équipe à l’orée des bois et prônant l’aventure comme mode de vie », raconte l’historienne Françoise Tétard, récemment décédée, qui a contribué à coordonner ce riche ouvrage collectif. Entrer dans l’histoire de l’éducation populaire par les cadres – qui sont nombreux à avoir exercé cette fonction sans en revendiquer l’appellation – permet de « penser les enjeux de manière transversale, au-delà de l’empilement des monographies, qui forme généralement l’horizon historiographique » de ce secteur, analyse Loïc Vadelorge, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris XIII. De la période de l’entre-deux-guerres, vivier de chefs scouts, à l’émergence d’animateurs professionnels titulaires du tout nouveau diplôme créé en 1970 par l’Etat – le certificat d’aptitude à la promotion des activités socio-éducatives et à l’exercice des professions socio-éducatives (Capase) –, en passant notamment par l’apparition des « éducateurs de jeunes inadaptés » au début des années 1940, les contributions réunies proposent un chatoyant portrait de ces cadres de jeunesse et d’éducation populaire qui, selon Françoise Tétard, sont fondamentalement restés fidèles à eux-mêmes au fil du temps : militants dans leur façon d’agir, professionnels ne cédant en rien sur leurs convictions et bénévoles, car ils n’ont guère l’habitude de compter leurs heures.
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Cadres de jeunesse et d’éducation populaire 1918-1971 – Coordonné par Françoise Tétard, Denise Barriolade, Valérie Brousselle et Jean-Paul Egret – Ed. La Documentation française – 30 €