Recevoir la newsletter

Les réseaux d’insertion refusent la baisse de contrats aidés

Article réservé aux abonnés

Le secteur de l’insertion par l’activité économique (IAE) est bel et bien touché par la diminution des contrats aidés décidée par le gouvernement dans le cadre des restrictions budgétaires. Pourtant, en juillet, Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat à l’emploi, avait promis aux réseaux d’insertion (1) qu’ils ne seraient pas concernés par ces diminutions, prévues l’an prochain (2). Mais dès la mi-octobre, « les enveloppes régionales des contrats uniques d’insertion (CUI) et plus particulièrement des CUI-CAE (contrats d’accompagnement dans l’emploi) pour 2010 ont déjà été consommées dans de nombreuses régions, notamment en Bretagne, Rhône-Alpes, Auvergne, Bourgogne et Poitou-Charentes », alertent ces réseaux, dans un courrier du 20 octobre adressé à Laurent Wauquiez (3). Dans ces zones, ils constatent « l’arrêt brutal des renouvellements et le blocage des nouveaux recrutements en contrats ». « Les salariés des ateliers et chantiers d’insertion ne sont pas épargnés, alors qu’on nous avait promis le contraire. Il y a eu un problème de pilotage entre le niveau national et régional. L’enveloppe des chantiers d’insertion, qui comptait 65 000 contrats aidés CUI-CAE en 2009 sur 400 000 en tout, n’a pas été sécurisée. Résultat, selon nos premières estimations que l’on affinera par la suite, il manque aujourd’hui de quoi financer 4 600 contrats aidés d’insertion dans une dizaine de régions », constate Florence Lecluse, secrétaire générale de la Fédération Coorace.

Dès début octobre, les réseaux d’insertion ont alerté le secrétaire d’Etat à l’emploi sur la situation et ont été reçus par son cabinet. Il leur a été rappelé que l’Etat n’a jamais mis autant de moyens sur les contrats aidés qu’en 2010. C’était sans compter ce problème de gestion prévisionnelle et la surconsommation de ces contrats en début d’année. Dans leur courrier du 20 octobre, ces réseaux rappellent que le CUI a été créé le 1er décembre 2008 dans la foulée du « Grenelle de l’insertion », dans le but de faciliter et d’accompagner l’insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières. « Nous ne pouvons accepter qu’une partie de la population […] soit ainsi sacrifiée sur l’autel de la rigueur », s’insurgent-ils, espérant que les manifestations et pétitions organisées ces derniers jours en région contribueront à faire pression sur le gouvernement.

Pour eux, ce n’est que lorsque la question des financements des contrats aidés sera réglée que celle de la création des contrats de performance (4) pourra être posée. « Les contrats actuels ne sont pas sécurisés, on ne peut pas aller plus loin dans la réflexion sur les contrats de performance sans avoir la garantie que l’existant soit financé », explique Sophie Alary, responsable du service des missions à la FNARS, pour justifier le choix fait par les réseaux de ne pas participer aux travaux relatifs à la mise en œuvre de ce nouveau type de contrats. En revanche, ils prennent part aux groupes de travail sur les nouvelles modalités de financement des contrats d’insertion, jugés « prioritaires », et notamment sur la mise en œuvre de l’« aide au poste modulable et encadrée » (5). Ils devraient à nouveau être reçus « dans la première quinzaine de novembre » par le cabinet du secrétaire d’Etat à l’emploi pour négocier de toute urgence une reprise des signatures de contrats aidés d’insertion.

Notes

(1) Chantier école, Comité national des entreprises d’insertion, Fédération Coorace, Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS).

(2) Voir ASH n° 2670 du 20-08-10, p. 30.

(3) La lettre est également cosignée par le Réseau cocagne, le Comité national de liaison des régies de quartier, le Syndicat national des employeurs spécifiques d’insertion et Tissons la solidarité.

(4) Rappelons que ces contrats de performance, dont l’idée est portée par le secrétariat d’Etat, devraient reposer sur le volontariat, être pluriannuels et « accompagner l’amélioration de la performance « emploi » », c’est-à-dire financer des missions concourant au retour à l’emploi (prospection des entreprises, réponse aux marchés publics, organisation des parcours…) en contrepartie de meilleurs résultats en la matière.

(5) Voir ASH n° 2663 du 11-06-10, p. 28.

Sur le terrain

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur