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La formation, condition favorable mais insuffisante pour accéder à l’emploi

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Le principal frein d’un retour à l’emploi pour une personne handicapée physique n’est pas son handicap, mais le cumul de désavantages, apprend-on dans une étude sur la formation professionnelle des personnes handicapées conduite par TNS Sofres et commanditée par l’Agefiph, le FIPHFP et L’ADAPT (1), co-coordinateurs de la Semaine pour l’emploi des personnes handicapées (2). En effet, 38 % de celles à la recherche d’un emploi ont plus de 50 ans (contre 28 % dans l’ensemble de la population), 79 % ont un niveau inférieur au bac (59 % chez l’ensemble des demandeurs d’emploi) et 53 % sont des chômeurs de longue durée (37 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi sont au chômage depuis plus de un an), trois caractéristiques qui tendent à éloigner de l’emploi. Dans ces conditions, quel peut être l’impact d’une formation qualifiante ? L’étude visait à identifier les mécanismes, des plus concrets (orientation professionnelle, contenus des formations, accompagnement) aux plus généraux (contexte économique, social, psychologique, familial), susceptibles d’activer ou de freiner la réussite des formations et l’accès à l’emploi de ces personnes. Elle s’est fondée sur la synthèse de quatre études quantitatives réalisées entre 2008 et 2010 (3) et d’une enquête qualitative menée en septembre par téléphone auprès de trente personnes accidentées de la vie ou du travail ayant bénéficié de formations cofinancées par l’Agefiph et le FIPHFP ou dispensées dans les centres de rééducation professionnelle de L’ADAPT dans les 18 derniers mois. Il en ressort que les formations sont globalement appréciées par les stagiaires : les acquis sont jugés utiles dans leur travail (61 %) ou dans la recherche d’emploi (77 %). 55 % de ceux qui ont trouvé un emploi estiment même que la formation y a contribué. Pour ceux qui restent au chômage, elle n’a pas été inutile, dans le sens qu’elle a été le plus souvent vécue comme vecteur d’intégration sociale permettant de renouer avec une structure encadrante, de redonner un rythme et une confiance en soi. « Ca m’a prouvée que j’étais capable de réussir quelque chose. Même apprendre », témoigne une femme de 48 ans.

Les critiques émises sur la formation portent davantage sur les difficultés pratiques, comme celle de concilier vie quotidienne et reprise d’un rythme de formation, dont le lieu est parfois éloigné du domicile.

Même si elles ont plu, ces formations n’ont permis qu’à 10 des 30 sondés d’accéder à un emploi (esthéticienne, ambulancier, mécanicien…). Il s’agit, pour la plupart, de personnes qui avaient construit un projet professionnel clair avant la formation. Celles qui ne sont pas parvenues à s’insérer sur le marché du travail ont parfois « subi » une formation plus qu’elles n’en ont été actrices. L’enquête met ainsi en avant des erreurs d’orientation notables, comme cet homme qui ne pouvait plus rester debout, envoyé en formation pour un métier nécessitant de nombreux déplacements.

Pour l’Agefiph, le FIPHFP et L’ADAPT, l’accompagnement des institutions autour de l’orientation et du projet d’emploi se révèle donc « primordial » pour cibler les objectifs des bénéficiaires et évaluer en amont les chances de retour à l’emploi, selon la vigueur du marché, les besoins des employeurs et les contraintes du handicap. En effet, il faut prendre en compte les possibilités de maintien dans l’emploi sur le long terme. « Dans dix ans, j’aurai sûrement fini de faire ce métier-là. Physiquement, je n’y arriverai pas. Mon corps ne suivra plus », note un homme de 34 ans venant d’obtenir un CDI.

Notes

(1) Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées, Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique et Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées.

(2) La 14e édition se déroulera du 15 au 21 novembre.

(3) « Pluricité » sur « l’accompagnement et la prise en charge des bénéficiaires », « TNS Sofres » sur « l’impact des formations sur l’insertion professionnelle des personnes handicapées », « Observatoire régional des métiers » sur « les parcours professionnels des personnes handicapées » et « Cisame » sur « l’évaluation des aides et appuis Agefiph au développement des contrats de professionnalisation ».

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