La diminution des budgets consacrés au développement du travail des personnes handicapées, inscrite dans le projet de loi de finances, risque de grossir les rangs des chômeurs, alors qu’elles sont déjà plus de 250 000 à être inscrites à Pôle emploi (sur les chiffres de l’emploi des personnes handicapées dans le secteur privé, voir ce numéro, page 10). Dans un appel commun, cinq associations et fédérations (1) alertent les députés, qui examinent le projet de loi de finances (2) depuis le 18 octobre. Elles font part de leur « vive émotion » face à un projet jugé « injuste ».
Dans une annexe budgétaire, il est prévu « de ne plus aider que 19 500 emplois de personnes handicapées, ce qui consacre la destruction de 500 emplois aidés (le dernier budget triennal était fixé à 20 000 postes) », déplorent les associations. Elles rappellent que le secteur (entreprises adaptées et établissements ou services d’aide par le travail) représente 33 000 emplois et salarie plus de 28 000 personnes handicapées. Or « les entreprises adaptées veulent […] embaucher pour répondre à la croissance rapide des entreprises privées et des établissements publics soumis à l’obligation d’emploi », avancent-elles. Par ailleurs, le projet de loi de finances réduit la subvention spécifique versée aux entreprises adaptées, qui passe de 42 à 37 millions d’euros. Une baisse de 12 % « qui contraindra ces entreprises à diminuer leurs actions de formation, de modernisation, de développement et d’accompagnement social ».
(1) L’Association pour l’insertion et la réinsertion professionnelle et humaine des handicapés (ANRH), l’Association des paralysés de France (APF), la Fédération des établissements hospitaliers d’aide à la personne (FEHAP), l’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei) et l’Union nationale des entreprises adaptées (UNEA).