Des « accords de Matignon pour les banlieues », tel est le souhait de l’Association des maires ville et banlieue de France, qui refuse de voir enterrer le projet de réforme de la politique de la ville. Celle-ci « est en panne » et « les inégalités territoriales s’aggravent », constatent les élus locaux, qui en appellent directement au Premier ministre. Ils demandent la création d’un Fonds national de péréquation de 2 milliards d’euros, « pour l’égalité de pouvoir d’achat entre les communes », et réclament à nouveau la poursuite du programme national de rénovation urbaine (PNRU 2) (1). Ils veulent aussi « une sécurité urbaine efficace », « des moyens renforcés en matière de prévention et de présence policière sur le terrain », des contrats de territoires « intégrant les problématiques de développement durable, environnementales comme de participation citoyenne ». Enfin, ils réclament la suppression des articles du projet de loi de réforme des collectivités territoriales, adopté en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, « qui entravent la liberté pour les communes en difficulté de rechercher tous les financements nécessaires à la réalisation de leurs projets » (2).
En parallèle, le collectif Pouvoir d’agir, composé de cinq réseaux de professionnels et de militants des banlieues (3) vient de se créer pour « valoriser la capacité citoyenne des quartiers populaires ». Son but est « d’accompagner les initiatives des habitants, leur redonner confiance, reconstruire le lien social, permettre l’expérimentation, stimuler l’innovation sociale, valoriser la diversité sociale et culturelle ». Il a mis en ligne une lettre ouverte (4), en écho à celle, adressée en mai dernier « à ceux qui ignorent les banlieues », de Claude Dilain, maire (PS) de Clichy-sous-Bois et président de l’Association des maires ville et banlieue de France (5). Le collectif appelle à l’organisation d’assises pour la relance d’une politique de la ville, en 2011.
(2) Voir ASH n° 2675 du 24-09-10, p. 21 – Le projet de réforme contraint les communes à financer au moins 30 % de tout projet qu’elles souhaitent porter sur leur territoire et interdit de cumuler les subventions du conseil général et celles du conseil régional.
(3) Le Comité national de liaison des régies de quartier (CNLRQ), la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), l’Association des directeurs de plans locaux pour l’insertion et l’emploi (Europlie), le Comité national de liaison des associations de prévention spécialisée (CNLAPS) et l’Inter-réseau des professionnels du développement social urbain (IR-DSU).
(4) Disponible sur
(5) Sa lettre avait été publiée le 24 mai dans Le Journal du dimanche – Voir ASH n° 2661 du 28-05-10, p. 20.