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SIAO : peu étaient prêts dans les délais, selon une enquête de la FNARS

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Le ministre du Logement avait promis la mise en place effective des services intégrés de l’accueil et de l’orientation (SIAO) pour le 15 septembre. Une enquête réalisée par la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) montre que cette nouvelle organisation, qui repose sur la coopération et la mutualisation entre les acteurs, prendra plus de temps qu’annoncé.

L’opérateur unique privilégié

Si ce point d’étape n’est pas exhaustif – il ne porte que sur les 46 départements qui ont répondu –, il présente l’intérêt de dessiner les évolutions en cours. Ainsi, 34 départements ont choisi un opérateur unique, réunissant le secteur de l’urgence et de l’insertion, une option qui semble logiquement plus favorable à l’organisation des parcours. Et sur les 12 dans lesquels deux opérateurs distincts ont été retenus, 8 prévoient tout de même des passerelles entre les deux secteurs. Pour 34 départements, le SIAO résulte d’un projet élaboré avec les associations, en concertation avec l’Etat. Autre signe encourageant : pour 27 services, des acteurs non associatifs (centres communaux d’action sociale, conseils généraux, villes, bailleurs sociaux…) vont être associés au fonctionnement. Une collaboration que la FNARS souhaite voir étendue sur l’ensemble du territoire.

Néanmoins, l’association s’interroge sur la forme juridique retenue pour les services. Dans 19 cas, l’opérateur sera une association existante. Or la forme du groupement de coopération sociale et médico-sociale, déjà adoptée dans trois départements (11 n’avaient par encore arrêté leur choix), serait, selon elle, la mieux à même de traduire le « portage collectif » du SIAO. Autre sujet d’alerte : le choix du logiciel, sans lequel le service ne peut être opérationnel. Dans 26 départements, la décision n’avait pas encore été prise début septembre. En effet, l’Etat a développé son propre outil, officiellement non imposé, tandis que la FNARS a, de façon pragmatique, procédé à une extension du logiciel conçu pour l’Observatoire national du 115. Ce qui rend la situation un peu confuse. L’association juge que le logiciel de l’administration, développé « a minima », « ne permettra pas aux salariés du SIAO de travailler au plus près des personnes et de disposer d’un diagnostic social ».

Préoccupant également, dans 36 départements, les fonctions du « référent personnel » n’étaient pas intégrées dans les missions du SIAO. Et la fonction de coordination, sur laquelle repose l’organisation des commissions qui statueront sur l’orientation des personnes ou la mutualisation de temps de travailleurs sociaux, n’avait été organisée que dans 21 départements. L’absence de moyens budgétaires dédiés à cette fonction explique, en grande partie, cette faille. « Il ne peut être question de recourir dans l’immédiat à un redéploiement des moyens financiers existants au détriment d’activités, notamment dans le champ de la veille sociale », insiste la FNARS.

Parmi les « points de vigilance », l’enquête relève que, dans 21 départements, la mise à disposition de la totalité des places d’hébergement ne semblait pas envisagée. Pourtant, si, « sur le volet urgence du SIAO, l’intérêt de conserver un système d’accès en direct est incontestable, il n’en est pas de même pour les places relevant de l’insertion », regrette la FNARS. Sans doute parce que le partenariat n’avait pas encore été engagé, la mise à disposition d’une partie du parc de logements temporaires n’était prévue que dans 18 départements. Dans 39 cas, le lien avec les bailleurs sociaux n’était pas établi.

Du temps pour la coopération

Au final, au 15 septembre, en raison du temps nécessaire pour organiser concrètement les SIAO, la coopération et la mutualisation, seulement neuf départements devaient être « en mesure de connaître et de centraliser l’ensemble des demandes d’hébergement et de logement ». Le lien entre le SIAO et les dispositifs d’accueil des demandeurs d’asile était, par ailleurs, prévu dans peu de départements. « Cependant, indique la FNARS, la parution prochaine d’une directive nationale fixant la répartition des rôles et des procédures entre l’Office français de l’immigration et de l’intégration et les SIAO est, à cet égard, très attendue »

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