Les centres communaux et intercommunaux d’action sociale (CCAS/CIAS) sont 80 % à avoir observé une hausse des demandes d’aides facultatives depuis le début de la crise, fin 2008. Ce constat est avant tout le fait de petites communes et de villes moyennes, révèle l’enquête réalisée pour la deuxième année consécutive par l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas) et la Gazette Santé-Social auprès de 422 centres et dévoilée à l’occasion du 63e congrès national de l’union. 60 % des CCAS interrogés estiment que l’augmentation des demandes se situe entre + 10 et + 30 %. Une hausse, qui pour 84 % d’entre eux, est davantage liée à celle du nombre de demandeurs qu’à celle des montants demandés. D’ailleurs, la moitié des CCAS n’a pas augmenté les montants alloués individuellement.
Les travailleurs pauvres, et de manière générale les personnes en activité professionnelle, sont de plus en plus représentés parmi les publics aidés ; pour 58 % des CCAS, c’est même la catégorie qui a le plus progressé en 2010. Quant aux familles monoparentales, dont la situation est souvent précaire (1), et aux personnes isolées, leur part augmente davantage que celle des couples avec enfants. Enfin, entre 2009 et 2010, la part des personnes âgées de plus de 60 ans a grimpé de 9 points. Premier besoin de ces nouveaux publics : l’aide alimentaire. Viennent ensuite les aides financières puis celles relevant d’autres secteurs, comme le fonds de solidarité pour le logement.
Cette année, l’enquête a également porté sur le revenu de solidarité active (RSA), les deux tiers des CCAS/CIAS interrogés étant engagés dans le dispositif (par le biais de l’instruction, de l’orientation ou de l’accompagnement, voire les trois à la fois). Comparativement au revenu minimum d’insertion (RMI), leur charge de travail liée à l’instruction n’a pas changé pour 41 % des CCAS – elle a tout de même augmenté pour 29 % d’entre eux. Parmi ceux qui assuraient une mission d’accompagnement dans le cadre du RMI, 44 % constatent une diminution du nombre de dossiers suivis. Ils sont 44 % également à déclarer recevoir une contribution pour l’accompagnement. Pour 72 % des CCAS, le RSA n’a pas entraîné de baisse dans les demandes d’aides facultatives.
La première enquête, parue en septembre 2009 (2), révélait l’impact majeur de la crise sur les personnes économiquement vulnérables. Cette seconde étude montre que la situation s’est aggravée, comme le craignait l’Unccas. La hausse, depuis le 15 août, des tarifs de l’électricité fait redouter la poursuite de la paupérisation de publics déjà vulnérables et l’augmentation des demandes d’aides (les factures énergétiques représentent, selon près de 42 % des structures, la première difficulté quotidienne). Les budgets des CCAS suivront-ils ? L’apparition de nouveaux publics a déjà amené près de 40 % de ceux interrogés à faire évoluer leurs modalités d’attribution des aides. Certains prennent ainsi en compte le reste à vivre et non plus le seul statut des demandeurs, d’autres ont augmenté les aides sous forme de bons alimentaires…