Pour alerter à nouveau sur « un risque de détricotage de la solidarité », l’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux) et dix autres associations (1) ont envoyé un courrier au Premier ministre le 27 septembre. Elles y dénoncent les décisions financières « qui compromettent les missions, voire même l’existence, de [leurs] adhérents » et demandent un entretien avec François Fillon. La lettre ouverte qu’elles avaient publiée dans Le Monde du 8 juin (2) et qui lui était aussi adressée n’avait obtenu aucune réponse. « En plus des conséquences sociales de la crise, la réforme des retraites, les projets du gouvernement qui touchent aux libertés des Roms, des migrants et des justiciables contribuent à accentuer le caractère tendu du climat social », déplore Dominique Balmary, président de l’Uniopss. A cela s’ajoute la mise en place de réformes accouchées « trop rapidement », après « une concertation trop faible », comme celle qui a donné naissance aux agences régionales de santé (ARS).
C’est dans ce « climat social tendu » que l’Uniopss a présenté son traditionnel ouvrage sur la rentrée sociale (3). Elle y déplore d’abord un manque de cohérence entre les réformes de l’Etat et des collectivités territoriales qui entraîne des « cafouillages entre le niveau départemental et régional. Par exemple, c’est le préfet de région qui planifie la création des centres d’accueil pour demandeurs d’asile et le préfet de département qui les gère ensuite », explique Hubert Allier, directeur général de l’Uniopss. Il regrette plus généralement le fait que « les compensations financières ne suivent pas les dépenses supplémentaires engagées par les collectivités locales, suite au transfert de responsabilités de l’Etat » et réclame « une compensation dynamique ». L’Uniopss s’inquiète aussi du devenir de la réforme du cinquième risque promise par le gouvernement « après celle des retraites ». Elle craint que celle-ci exclut les personnes handicapées en se limitant à la seule révision du financement de la dépendance des personnes âgées, notamment de l’allocation personnalisée d’autonomie.
(1) ADMR, APF, CNAPE, Croix-Rouge française, Fondation Abbé-Pierre, FNARS, Secours catholique, UNA, Unapei.
(3) « Enjeux politiques, budgets prévisionnels 2011 » – Union sociale hors-série n° 240 – Septembre 2010 – 48 € – Uniopss : 15, rue Albert – 75214 Paris cedex 13 – Tél. 01 53 36 35 00.