Recevoir la newsletter

L’UFAT souhaite mettre fin aux discriminations

Article réservé aux abonnés

Ce sont 50 revendications, pas moins, que l’Union française des associations tsiganes (UFAT) (1) a remises au président de la République, le 22 septembre, à l’occasion d’un entretien avec son cabinet. Partant du constat que l’ensemble de l’appareil d’Etat est mobilisé contre elles pour « mettre fin à des éléments clés de [leur] culture voire [les] éradiquer de la société française », les associations de défense des Roms, Sintis, Gitans catalans, Gitans andalous, Yéniches – tous ces groupes que l’on dénomme administrativement « gens du voyage » –, ont souhaité frapper fort. La priorité, selon l’UFAT, est l’abrogation de toutes les lois réduisant leur liberté de mouvement, et notamment du carnet de circulation. Déjà dénoncé maintes fois par la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE) comme discriminant envers les gens du voyage (2), ce document doit être visé tous les trois mois par la police ou la gendarmerie. Circuler sans ce carnet est puni d’une peine de prison.

Par ailleurs, s’appuyant sur un système qui fonctionne en Espagne, l’UFAT demande la mise en place d’un « Conseil des sages » composé de 20 membres du gouvernement et de 20 représentants des différentes communautés du voyage. Cette assemblée pourrait préparer des textes législatifs adaptés à la problématique des gens du voyage et des Roms en France et remplacerait la commission nationale consultative des gens du voyage (présidée par Pierre Hérisson, sénateur [UMP] de la Haute-Savoie), « qui existe depuis 20 ans et n’a jamais rien fait avancer », regrette Alain Daumas, président d l’UFAT.

Autre revendication, l’accès aux aides sociales, qui devrait être « égal à celui dont bénéficie le reste de la population ». Il conviendrait par exemple d’inclure les caravanes et mobile homes dans les formes de logement permettant d’accéder aux aides au logement. Plus généralement, l’UFAT exige que les gens du voyage bénéficient de l’ensemble des droits dont jouissent les autres citoyens : accès à la santé, à l’enseignement, aux droits bancaires…

Enfin, pour lutter contre ce qu’elle nomme l’« anti-tsiganisme », elle recommande le lancement de campagnes de sensibilisation pour faire connaître les groupes d’origine nomade qui, rappelle-t-elle, représentent en France 1,2 million de personnes et sont installés sur le territoire national depuis le début du XVe siècle. L’union revendique, en outre, la mise en place de nouvelles lois anti-discriminations conformes aux standards européens et internationaux. Renardo Lorier, membre de l’Office national des affaires tsiganes (ONAT) et délégué national de l’UFAT, souhaite d’ailleurs que l’appellation même de « gens du voyage », « extrêmement péjorative », soit remplacée par celle de « Français d’origine non sédentaire », moins stigmatisante.

Dans l’attente de réponses de la part du gouvernement, l’union se dit prête à « utiliser tous les moyens légaux à sa disposition, tous les systèmes de communication ainsi que son droit à manifester publiquement afin de mettre en évidence les injustices que subissent les gens du voyage français et les Roms migrants ».

Notes

(1) UFAT : 605, route de Corbarieu – 82000 Montauban – www.ufat-asso.org.

(2) Voir ASH n° 2541 du 18-01-08, p. 6 et n° 2604 du 10-04-09, p. 19.

Sur le terrain

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur