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Les maires s’invitent dans le débat sur la sécurité

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Après un été marqué par des violences urbaines et des déclarations sécuritaires du gouvernement (1), l’Association des maires de grandes villes de France a voulu faire entendre la parole des élus locaux. Elle souhaite qu’une réunion avec les représentants de l’Etat, des collectivités locales et des associations ait lieu pour qu’émerge une réflexion commune sur « les solutions durables pour lutter contre la délinquance ». L’association l’a fait savoir le 22 septembre, lors de sa conférence nationale, à l’issue de laquelle elle a publié un manifeste exposant ses pré­conisations sur les questions de cohésion sociale et urbaine (2). Les maires de grandes villes de France considèrent que la sécurité en est le premier pilier. Ils demandent le gel du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux dans la police nationale et la gendarmerie et « une affectation prioritaire [des forces de police] sur le terrain, avec le développement de missions ciblées dans la lutte contre les trafics de drogue et d’armes ».

Le manifeste présente également la politique de la ville comme une « priorité nationale » pour éviter les « ghettos ». « On ne peut plus proposer les mêmes dispositifs pour les 751 zones urbaines sensibles (ZUS). Trop de problèmes diffèrent, les urgences ne sont pas les mêmes », souligne l’association. Elle propose au contraire une politique appropriée à chaque quartier populaire avec « des moyens exceptionnels […] pour les quartiers réputés les plus sensibles ». Les édiles demandent également « le lancement dans les délais les plus rapprochés d’un programme ANRU 2 [3] et la finalisation des opérations en cours ».

Reste la question des moyens financiers mis au service de la politique de la ville. L’Association des maires Ville et banlieue de France s’inquiète aussi de ne plus pouvoir obtenir de financements suffisants pour soutenir une telle politique. Le projet de réforme des collectivités locales, déjà approuvé en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, contraint les communes à financer une part importante (30 % au minimum) de tout projet qu’elles souhaitent porter sur leur territoire. Il leur interdit également de cumuler désormais les subventions du conseil général et celles du conseil régional. Pourtant, « pour les communes les plus pauvres, le cofinancement est le principe premier du financement de la politique de la ville », alerte l’association. Elle craint donc que « plus aucun projet, hors programme de rénovation urbaine, ne [puisse] être lancé dans ces quartiers ». Seul le vote en commission mixte paritaire peut maintenant empêcher, selon elle, que « le gouvernement assène un coup terrible à la politique de la ville ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2670 du 20-08-10, p. 28.

(2) Disponible sur www.grandesvilles.org.

(3) Voir ASH n° 2633 du 20-11-09, p. 21.

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