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A la préfecture de Bobigny, les associations dénoncent un accueil « lamentable »

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Queues interminables, tensions, trafic de tickets, absence de confidentialité, traitement des dossiers trop long, souvent aléatoire et injuste…, les conditions d’accueil à la préfecture de Bobigny relèvent du « traitement inhumain des étrangers », pointent, dans un « livre noir » (1), une vingtaine d’associations investies dans la défense de étrangers et la lutte contre les discriminations dans la Seine-Saint-Denis. Même si elles ne nient pas les conditions de travail difficiles des personnels de la préfecture, qui engendrent « fatigue et énervement, traitement expéditif de situations voire réactions xénophobes » (2).

Pour médiatiser la sortie de cette publication, les associations se sont rassemblées le 21 septembre dès 6 heures du matin devant la préfecture, où près de 200 étrangers faisaient la queue depuis plusieurs heures, sans être assurés de pouvoir entrer.

Reconnaissant que l’accueil s’est dégradé depuis début 2010, le préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, a annoncé un plan d’action en 30 mesures qui a été établi à partir d’un audit effectué par l’inspection générale de l’administration et devrait être opérationnel « à la fin de l’année ». Il y aura « des renforts en personnels et moyens techniques, un bureau d’accueil supplémentaire sera ouvert à Saint-Denis et le traitement des dossiers par voie postale sera développé », a-t-il assuré. Enfin, une file réservée aux personnes handicapées et aux femmes enceintes devrait être créée et des sanitaires installés à proximité.

Des annonces sur lesquelles les associations restent méfiantes. « Cela fait 20 ans qu’on nous fait les mêmes promesses. Il y a eu des améliorations a minima, mais rien de structurel. Nous attendons de voir si celles-ci seront effectives », souligne Stéphane Maugendre, président du GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés). Le collectif déplore, en outre, qu’aucune garantie n’ait été donnée sur le recrutement et la formation des nouveaux agents. Par ailleurs, « ces mesures ne remédieront pas au scandale du délai de traitement des dossiers, qui atteint souvent près d’un an », relèvent les associations, soutenues par Claude Bartolone, député (PS) de Seine-Saint-Denis et président du conseil général.

Notes

(1) « Etrangers, conditions d’accueil et traitement des dossiers à la préfecture de Bobigny : l’indignité » – A télécharger sur www.gisti.org.

(2) La direction des étrangers de la préfecture de Bobigny accueille 1 500 usagers par jour. Elle a reçu, en 2009, 9 000 demandes de naturalisation et 2 800 demandes d’asile.

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