Lors d’une réunion organisée le 17 septembre à l’Elysée, le président de la République a dressé un bilan d’étape du plan « Alzheimer » 2008-2012, soulignant « un effort de recherche sans précédent » et la possibilité pour toute personne qui le souhaite d’accéder « partout dans des délais raisonnables » à « un diagnostic plus précoce et mieux accompagné », et annoncé de nouvelles mesures. Une carte permettant de localiser les consultations mémoire et les nouvelles structures créées par le plan est disponible depuis le 10 septembre sur le site
L’expérimentation de 17 maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer (MAIA) – portes d’entrée unique dans le dispositif de prise en charge – a « démontré que ce concept novateur constitue effectivement la réponse adaptée pour simplifier le parcours du couple malade/aidant, évaluer et orienter », indique l’Elysée. Elles disposent aujourd’hui de 51 coordonnateurs. « Les expérimentations permettent de conclure qu’une MAIA fonctionne sur un territoire infra-départemental, qu’un pilotage local est nécessaire pour atteindre un premier niveau d’intégration sur le territoire et permettre aux gestionnaires de cas complexes d’intervenir efficacement. » Ce dispositif va donc être généralisé avec 35 MAIA supplémentaires en 2011, 100 autres en 2012, soit environ 150 de ces structures fin 2012 pour une couverture totale du territoire par 400 à 600 MAIA en 2014.
Pour améliorer la prise en charge des malades d’Alzheimer à leur domicile, le plan a prévu la création d’équipes mobiles pluridisciplinaires composées de psychomotriciens, d’ergothérapeutes, d’infirmières coordinatrices et d’assistants de soin en gérontologie. « Elles sont actuellement expérimentées avec succès auprès de 40services de soins infirmiers à domicile », rappelle l’Elysée (1), qui annonce que leur généralisation sur tout le territoire va s’accélérer en novembre 2010. Objectif : atteindre 167 équipes à la fin de l’année, 335 fin 2011 et 500 fin 2012.
Par ailleurs, d’autres mesures du plan visent à élargir l’offre de solutions de « répit » pour les aidants familiaux des personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer (2). 11 plates-formes d’accompagnement et de répit sont ainsi en cours d’expérimentation et proposent une variété de services tels que l’accueil de jour, la garde de nuit à domicile, l’hébergement temporaire, l’accueil familial, les séjours de vacances, les activités culturelles, physiques et sportives ou encore des ateliers de réhabilitation ou de stimulation sensorielle. En moyenne, 9 actions de répit sont proposées par plate-forme et 857 couples aidant/aidé ont bénéficié au minimum de deux actions de répit et d’accompagnement en six mois. 18 projets de répit innovants ont en outre été sélectionnés (baluchonnage…). Signalons encore que la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, qui finance déjà des formations à destination des aidants, a conclu, le 22 juin, avec France Alzheimer, une nouvelle convention qui prévoit la mise en œuvre de plusieurs prestations de soutien psychologique et social visant à compléter l’offre de répit dans 23 départements (groupes de parole, « bistrots mémoire », musicothérapie…).
Lorsque le maintien à domicile des malades d’Alzheimer n’est plus possible, le plan a prévu l’adaptation des établissements grâce au développement de pôles d’activité et de soins adaptés (PASA) et d’unités d’hébergement renforcées (UHR) dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et les unités de soins de longue durée.
Les premiers PASA et UHR vont êtres labellisés dans chaque région, indiquent les services de Nicolas Sarkozy. Plus précisément, « 532 dossiers de PASA et 301 dossiers d’UHR ont été soumis aux agences régionales de santé. 58 projets de PASA ont été validés et vont ouvrir prochainement. »
Par ailleurs, à l’hôpital, 35 unités cognitivo-comportementales au sein des services de soins de suite et de réadaptation ont d’ores et déjà été ouvertes sur un objectif de 120 en 2012. Ces unités permettent d’éviter le passage du malade par plusieurs services lorsque « le recours à l’hospitalisation est nécessaire et constitue bien souvent l’unique réponse » en période de crise du malade.
(2) Rappelons que le 6 octobre prochain aura lieu la 1re journée nationale des aidants familiaux. Un site Internet dédié à cette journée a été ouvert :