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Un appel interassociatif contre les choix budgétaires du gouvernement

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« Investir sur la solidarité ! », c’est l’intitulé d’un appel lancé le 14 septembre par une cinquantaine d’associations du champ sanitaire et social (1). Une di­zaine de jours avant que le projet de loi de finances pour 2011 soit présenté en conseil des ministres (il devrait l’être le 25 septembre), elles ont exprimé leur lassitude et leur colère. « Les politiques sociales paraissent toujours davantage subordonnées aux seuls objectifs économiques et, maintenant, aux seuls objectifs financiers », déplorent-elles dans leur texte, soulignant l’importance de ne pas mettre la solidarité de côté, mais au contraire de voir en elle un « objet d’avenir ».« La solidarité est trop souvent présentée comme étant seulement un coût mais elle représente bien autre chose à nos yeux », a indiqué Jean-Marie Barbier, président de l’Association des paralysés de France (APF), qui se pose en « catalyseur » des craintes des associations signataires. Celles-ci indiquent subir quotidiennement des orientations sociales et budgétaires gouvernementales qui « fragilisent les personnes qu’elles accompagnent », qu’elles soient handicapées, âgées ou, plus largement, exclues.

Parmi leurs préoccupations, la baisse du nombre de contrats aidés, la réforme de la tarification des établissements sanitaires et médico-sociaux et, au-delà, le « manque cruel de budget » accordé au champ sanitaire et social. « Les principaux financeurs de l’aide et de l’accompagnement à domicile des personnes handicapées et âgées, c’est-à-dire les conseils généraux, n’ont pas de compensations suffisantes de l’Etat pour assumer leur rôle », a déploré Emmanuel Verny, directeur général de l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA). Sans compter que les conclusions du rapport de la députée (UMP) Valérie Rosso-Debord sur la dépendance (2) continuent de susciter les craintes des associations pour l’avenir des personnes âgées et handicapées… Le Collectif interassociatif sur la santé (CISS) dénonce, quant à lui, la baisse du remboursement par les pouvoirs publics des frais engagés par les patients. « On évalue le transfert de charges de la solidarité au portefeuille du malade à trois milliards d’euros sur les cinq dernières années », estime Christian Saout, son président.

Avec cet appel, Dominique Balmary, président de l’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux), souhaite « attirer l’attention des pouvoirs publics sur les risques de démontage de la solidarité ». Il demande à nouveau (3) à être reçu par le Premier ministre pour lui faire part des préoccupations de la cinquantaine d’associations signataires.

Notes

(1) L’APF et ses partenaires ont mis en ligne leur site, www.investirsurlasolidarite.org, destiné à recueillir les signatures d’autres organisations et de citoyens souhaitant joindre leur voix à la leur.

(2) Voir ASH n° 2666 du 2-07-10, p. 7 et n° 2668-2669 du 16-07-10, p. 29.

(3) L’Uniopss et neuf autres associations avaient déjà publié une lettre ouverte au Premier ministre dans Le Monde du 8 juin dernier – Voir ASH n° 2663 du 11-06-10, p. 29.

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