Les syndicats de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) et le Syndicat national des psychologues sont satisfaits. Le directeur de la PJJ, qui les recevait le 14 septembre, leur a annoncé le retrait de l’expérimentation de la mise en place d’un agent de sécurité à l’extérieur de l’établissement de placement éducatif de Pantin (Seine-Saint-Denis) pour empêcher les intrusions externes. Au mois de juin, ils s’étaient mobilisés, avec d’autres organisations de professionnels de la justice, contre le projet initial de faire intervenir un agent de sécurité, y compris au sein du foyer pour gérer les violences internes, au motif qu’il portait atteinte aux missions éducatives. A la suite des instructions du cabinet de la garde des Sceaux, la direction interrégionale de la PJJ ? devait recentrer son projet sur la seule prévention des intrusions extérieures (1). Cette perspective inquiétait tout autant les syndicats, qui y voyaient le même danger de confusion des rôles. Finalement, l’administration a aussi renoncé à ce volet. « L’une des conditions fixées par la direction interrégionale pour poursuivre le projet – la réalité des incidents – n’était pas réunie, puisqu’une étude a montré qu’il y avait eu dix intrusions en dix mois, dont seulement deux réellement problématiques », confirme Yves Rousset, sous-directeur des ressources humaines de la PJJ.
Au-delà, la direction de la PJJ préfère attendre les premières conclusions du groupe de travail annoncé en juillet dernier. Composé de représentants de l’administration, de professionnels (directeurs et chefs de services, éducateurs, psychologues), de l’Ecole nationale de la PJJ et de personnes proposées par les organisations syndicales, il doit dans un premier temps se pencher sur le traitement de la violence et la pertinence des modèles de placement. Un prérapport sur le sujet est attendu pour la fin de l’année. Seront abordées ensuite les conditions de travail et les problématiques d’hygiène et de sécurité. Un groupe de travail sur l’hébergement en Ile-de-France a par ailleurs été installé et l’administration a demandé la généralisation des observatoires des conditions de travail et des relations sociales (deux ont été créés en fin d’année dernière, l’un à Marseille et l’autre à Rennes), dans l’objectif de recenser et d’analyser les incidents. L’administration précise en outre que, dans le cadre de la même réflexion, le projet, en Ile-de-France, de mettre en œuvre des « séjours de remobilisation » dans un autre établissement pour les jeunes les plus difficiles, est maintenu.