Dans un rapport sur l’insertion sociale des femmes appartenant à des groupes ethniques minoritaires adopté le 7 septembre, le Parlement européen invite la Commission européenne et les Etats membres à adopter des mesures visant à faciliter l’accès de ces femmes au marché du travail, notamment en leur permettant de bénéficier de systèmes de garde d’enfants de qualité à un prix abordable, ainsi qu’à l’éducation, à la formation et au perfectionnement professionnel. Et appelle à la mise en œuvre de politiques qui leur garantissent « des procédures claires et rapides pour la reconnaissance des compétences et qualifications ». L’eurodéputée bulgare Parvanova Antonyia (ADLE) (1), rapporteure du texte, explique que ces femmes, victimes d’une double discrimination en raison de leur sexe et de leur origine, ne sont pas toujours couvertes ni par la législation communautaire ni par les législations nationales faute de posséder un statut légal dans un Etat membre.
Les parlementaires européens soulignent en premier lieu la difficulté d’examiner la situation actuelle des femmes qui appartiennent aux minorités ethniques en l’absence de statistiques ventilées par sexe sur l’insertion sociale des immigrés et des minorités. Et demandent donc à la Commission et aux Etats membres, en collaboration avec les organisations non gouvernementales et la société civile, de « prévoir la collecte régulière et l’analyse de données statistiques ventilées par sexe et appartenance ethnique, dans le respect des règles des Etats membres relatives à la protection des données personnelles, sur les questions liées à l’inclusion sociale, telles que l’accès à l’éducation, au marché du travail, à la sécurité sociale, au système de santé et au logement ».
Pour les eurodéputés, la clé de l’insertion sociale de ces femmes réside aussi dans le dépassement des préjugés, tant au sein de la population autochtone, que des minorités ethniques elles-mêmes. Constatant l’importance des modèles dans l’intégration, le Parlement « soutient l’échange de meilleures pratiques avec des Etats membres ayant davantage d’expérience dans la prévention de l’exclusion sociale ». Il encourage également « les décideurs aux niveaux européen, national, régional et local à consulter les organisations de femmes appartenant à des minorités ethniques sur les politiques et les mesures orientées vers l’inclusion sociale de ces femmes, [et] demande instamment à la Commission et aux Etats membres de proposer des mesures visant à promouvoir l’existence de médiateurs interculturels et socioculturels au sein de l’Union européenne ».
Plus globalement, le rapport propose également d’élaborer des lignes directrices de l’Union européenne pour aider les Etats membres à permettre aux femmes appartenant à des minorités ethniques d’avoir accès au système éducatif, aux soins de santé, ainsi qu’aux prestations sociales, à l’emploi et, si besoin, à une aide financière.
(1) Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe.