QUESTIONNER L’ÉVIDENCE DU QUOTIDIEN. Depuis un demi-siècle, des professionnels s’engagent dans un travail réflexif sur leurs activités dans le cadre d’un diplôme des hautes études en pratiques sociales (DHEPS) ou de son équivalent en Master 1. C’est le résultat synthétisé de telles recherches-action que huit travailleurs sociaux donnent ici à lire. Portant sur des problématiques diversifiées comme la socialisation des tout-petits, l’insertion d’usagers de drogues ou le recours aux soins de demandeurs d’asile, ces monographies sont, bien sûr, très différentes les unes des autres. Mais toutes procèdent d’une même quête de sens – et d’efficience. « Le point de départ de la recherche-action est fréquemment le désarroi ou le sentiment d’impuissance dans une pratique précise », analyse Marie-Anne Dujarier, maître de conférences à la Sorbonne nouvelle, qui a dirigé la publication de ces travaux. Il s’agit de se distancier d’un quotidien qui ne va plus de soi pour en questionner les implicites et fausses évidences. « En mettant l’émotion à distance et en analysant avec méthode la situation, j’ai pu comprendre les raisons sociales [d’une] souffrance professionnelle vécue sur un mode individuel et psychique », explique Martine Palmato-Guillemin, directrice de crèche, qui a été confrontée à un processus de privatisation. Au terme de leur réflexion, les praticiens-chercheurs débouchent souvent sur des possibilités d’action renouvelées. Ainsi, Martine Palmato-Guillemin propose des pistes de formation pour développer les compétences des personnels de crèche, cependant que François Le Clère, éducateur spécialisé, invite à reconsidérer l’accompagnement des adolescents déscolarisés afin de leur permettre l’acquisition d’habiletés sociales diversifiées.
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Travailleurs sociaux en recherche-action. Education, insertion, coopération – Sous la direction de Marie-Anne Dujarier – Ed. L’Harmattan – 22 €